
Si Warren Buffett était né dans les années 1980 plutôt que dans les années 1930, il est fort à parier qu’il aurait développé des principes d’investissements différents. [Photo : Bloomberg]
Je ne fais pas partie de ceux qui remettent en question l’exceptionnel talent d’investisseur de Warren Buffett. Cependant, en tant qu’observateur des transformations économiques en cours, il m’apparaît évident qu’aucun jeune investisseur ne devrait imiter Warren Buffett. Non pas parce qu’il a tort, mais simplement parce que l’environnement technologique de 2015 est fondamentalement différent de celui de 1956, lorsque l’oracle d’Omaha a lancé son Buffett Partnership.
Ne serait-ce qu’en raison de la diminution de l’espérance de vie des entreprises, investir à long terme dans des entreprises déjà très matures n’est pas une idée géniale. Aussi, c’est précisément ce qu’a toujours fait Warren Buffett, qui a internalisé les principes exposés par Benjamin Graham dans L'investisseur intelligent. Notamment, Graham y recommande de seulement investir dans des sociétés versant un dividende et ayant dégagé un profit au courant de chacune des cinq dernières années fiscales.
Avec de tels principes, ce n’est pas étonnant que Warren Buffett ait déjà dit qu’il préfère ne pas investir dans les titres technos... ou si peu. Dans les faits, il l’a fait avec IBM en 2011, mais les titres alors achetés lui ont procuré un rendement négatif total de 9% en quatre ans. De toute évidence, il aurait mieux fait de s’en tenir à sa règle.
Les entreprises durent moins longtemps
Si la longévité d’IBM est exceptionnelle, ce genre de longévité est de plus en plus rare. En effet, en 1958, les 500 plus grandes sociétés américaines répertoriées par le S&P 500 conservaient ce statut en moyenne durant 61 ans; aujourd’hui, la moyenne a fondu à 18 ans selon Innosight. Cette statistique, du reste, n’illustre pas l’ampleur du phénomène, l’échantillon du S&P 500 n’étant pas représentatif du cycle de vie des sociétés fondées récemment.