Le deuxième fonds de Teralys atteint 375 millions malgré des perspectives glauques

Publié le 21/03/2016 à 09:01

Le deuxième fonds de Teralys atteint 375 millions malgré des perspectives glauques

Publié le 21/03/2016 à 09:01

Jacques Bernier, associé principal de Teralys Capital, considère qu'une raréfication du capital de risque devrait favoriser les vrais entrepreneurs, par oppositions aux «touristes de l'entrepreneuriat». [Photo : courtoisie]

Le fonds de fonds québécois Teralys Capital vient d’annoncer la clôture de son deuxième fonds, qui atteint désormais une capitalisation de 375 millions. Le nouveau fonds de Teralys, dont la première clôture de 279 millions avait été annoncée en 2014, a pour mission de continuer investir dans des fonds canadiens comme Real Ventures et iNovia Capital, mais aussi, de co-investir avec ses fonds directement dans des start-ups matures, ce qui représente un tournant pour Teralys.

«Typiquement, on parle de faire des investissements deux ou trois ans avant la sortie qui vont retourner deux ou trois fois la mise», lance Jacques Bernier, associé principal de Teralys Capital. Cinq investissements de ce type, passés sous le radar, ont déjà été effectués par Teralys, dont un dans Lightspeed et un autre dans Luxury Retreats.

Les principaux bailleurs de fonds de Teralys, dont la Caisse de dépôt, Investissement Québec et le Fonds de solidarité FTQ, ont contribué au nouveau fonds, baptisé Teralys Capital Fonds d’Innovation. On retrouve aussi de nouveaux joueurs parmi ses investisseurs, comme la BDC, la Banque Nationale, Fondaction, le holding de Guy Laliberté Lune Rouge, l’assureur La Capitale, Desjardins et l’éditeur de logiciels OpenText.

Même si la plupart du capital provient de sources institutionnelles, quelques individus ont également investi dans le fonds. Parmi eux, mentionnons Étienne Veilleux, le pdg de Distech Controls, une entreprise acquise par l’Américaine Acuity au prix de 318 millions de dollars en 2015. «Pour moi, c’est un symbole fort, car Teralys avait investi dans EnerTech, qui a à son tour investit dans son entreprise», lance Jacques Bernier.

Si le deuxième fonds de Teralys n’atteint que 375 millions, contre 600 millions dans le cas du premier, ce n’est par par manque d’intérêt des investisseurs. Jacques Bernier soutient qu’en vertu du Venture Capital Action Plan, le gouvernement canadien s’était engagé à injecter 400 millions de dollars dans des fonds de fonds canadiens… atteignant une capitalisation maximale de 375 millions.

En vertu de ce programme, c’est 125 millions de fonds publics (sans compter le capital d’investisseurs comme la Caisse de dépôt) qui ont été investis dans le nouveau fonds de Teralys. La moitié de ces fonds, soit 62,5 millions, proviennent du gouvernement fédéral et l’autre moitié, du gouvernement du Québec.

Alors que plusieurs start-ups américaines ont vu leur valorisation fondre au courant des derniers mois, et que même Roger Chabra de Rho Canada anticipe un recul des investissements en capital de risque, Jacques Bernier se montre confiant. Rappelant que le premier fonds de Teralys avait été lancé en 2009, au creux de la crise, Jacques Bernier considère qu’un tel environnement ne pourra que servir Teralys et ses fonds, qui pourront ainsi investir dans des start-ups à des valorisations moins élevées.

Quant aux entrepreneurs, Jacques Bernier estime qu’ils devraient pouvoir prospérer dans cet environnement, pourvu qu’ils soient déterminés. «Ça va devenir plus difficile d’obtenir des investissements au courant des 18-24 mois pour les entrepreneurs, mais l’avantage, c’est qu’il va y avoir moins de touristes dans le monde de l’entrepreneuriat. Si je retournais comme entrepreneur, ce serait une période idéale pour le faire, car je me retrouverais à devoir compétitionner avec moins de clones de mon entreprise.»

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À propos de ce blogue

DE ZÉRO À UN MILLION est le blogue de Julien Brault, qui a fondé la start-up Hardbacon en juin 2016. L’ancien journaliste de Les Affaires relate ici chaque semaine comment il transforme une idée en entreprise. Dans ce blogue, Julien Brault dévoile notamment chaque semaine ses revenus. Une démarche sans précédent qui est cohérente avec les aspirations de Hardbacon, qui vise à aider les gens à investir intelligemment en faisant voler en éclat le tabou de l’argent. Ce blogue sera ainsi alimenté jusqu’à ce que Hardbacon, qui n’avait aucun revenu lors de la publication du premier billet, génère un million de dollars en revenu annuel.

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