Lancer une start-up est comme essayer de traverser un désert en solo

Publié le 24/10/2016 à 10:45

Lancer une start-up est comme essayer de traverser un désert en solo

Publié le 24/10/2016 à 10:45

Avez-vous vu le film Tracks? Si vous vous demandez c’est quoi lancer une start-up, regardez-le ou lisez le livre dont le film a été inspiré. Le film raconte l’histoire de Robyn Davidson, une aventurière qui a traversé le désert australien à dos de chameaux à la fin des années 1970.

Comme tout entrepreneur avant d’avoir fait le saut, on a tenté de la décourager d’entreprendre son périple, de lui exposer ses risques, de lui faire valoir qu’elle était folle. Et tout ce beau monde avait un peu raison. Après tout, se lancer dans une expédition de 2700 km dans un désert aride sans autre compagnon qu’un chien et trois chameaux, c’est pas mal fou.

Tout comme annoncer au monde qu’on va transformer une industrie multimilliardaire avec une start-up, lorsqu’on n’a pas de cofondateur ni un cent pour la financer. Mais enfin. Avec Hardbacon, le risque de mourir de déshydratation n’est pas présent.

Tout ça pour dire que tout entrepreneur obtient une bonne dose d’attention quand il se lance. Dans les premières semaines d’Hardbacon, j’ai ainsi reçu plusieurs offres d’emploi. C’était flatteur, mais ce n’était pas ce que je cherchais. Les gens ont toutefois fini par comprendre que j’étais en train de bâtir quelque chose. Aujourd’hui, plus personne ne m’offre de boulot. Je vois ça comme un bon signe.

Pour revenir au désert australien, Robyn Davidson, interprétée par Mia Wasikowska dans le film, s’est vite retrouvée pas mal toute seule dans sa traversée du désert. Le paysage se ressemblait, mais jour après jour, elle prenait soin de ses chameaux et s’affairait à se rapprocher de son objectif et d’éviter de se perdre. Tout en s’assurant bien de ne jamais arriver à court d’eau.

Trois fois durant son périple de neuf mois, un photographe du National Geographic est venu documenter son aventure. En effet, on l’avait convaincu d’écrire un article sur sa traversée du désert pour le magazine. Mais elle était seule avec le désert et ses chameaux le reste du temps. 

En rédigeant ce texte, je me rends compte qu’écrire chaque semaine sur mon périple entrepreneurial n’est pas évident. Si Robyn Davidson s’était engagée à en faire autant, elle se serait vite rendu compte qu’écrire chaque semaine qu’elle a marché dans le sable, et qu’elle avait constamment peur de manquer d’eau pourrait vite devenir redondant.

Ce n’est pas non plus un hasard si, à travers tout le contenu sur l’entrepreneuriat et les start-ups qu’on retrouve sur le Web, la plupart des fondateurs attendent d’avoir atteint un certain objectif (100 000 téléchargements, 1 million de revenus ou une beau tour de financement) pour prendre la plume. Ainsi, le monde des start-ups semble fait principalement de succès et de célébrations, à en croire le contenu qu’on retrouve sur le Web. Or, dans les faits, il est principalement composé d’échecs et d’interminables marches dans le désert qui ne font pas de bons titres sur Medium.

Ironiquement, les start-ups qu’on célèbre le plus ont elles aussi traversé leur désert en silence, parfois pendant des années. Mais vous ne les connaissez que depuis qu’elles ont atteint une oasis, voire des terres fertiles de l’autre côté du désert. C’est la même chose pour Robyn Davidson, qui a traversé le désert australien dans l’anonymat et la solitude la plus complète, avant de devenir une célébrité lors de la parution de l’article du National Geographic, puis de son livre.

Tout ça pour dire que oui, j’ai du mal à avancer aussi vite que je le voudrais dans mon désert ces temps-ci. Le développement des affaires progresse, plein de choses évoluent en fait, mais il y a plein de choses qui sont bloquées sur le plan technique. Et rien n’est facile. Mais je suis là pour le long terme. Quitte à apprendre à aimer les brochettes de lézards grillés et les cocktails d’eau sablonneuse avant de sortir du désert.

Principales réalisations:

  • Signature d’un partenariat avec Modern Advisor
  • Ouverture d’un compte d’affilié Amazon Associates
  • Entrevues avec trois stagiaires en développement Web

Mesures de croissance:

  • Revenu: 50$ (total: 1550$, croissance: 3%)
  • Nouveaux abonnés à l’infolettre : 48 (total: 2740, croissance: 2%) 
  • Nouveaux abonnés sur Snapchat : 2 (total 137, croissance: 1%)
  • Nouveaux abonnés sur Instagram : 48 (total: 771, croissance: 7%)
  • Nouveaux J’aime sur Facebook : 29 (total: 1937, croissance:2%)

À propos de ce blogue

DE ZÉRO À UN MILLION est le blogue de Julien Brault, qui a fondé la start-up Hardbacon en juin 2016. L’ancien journaliste de Les Affaires relate ici chaque semaine comment il transforme une idée en entreprise. Dans ce blogue, Julien Brault dévoile notamment chaque semaine ses revenus. Une démarche sans précédent qui est cohérente avec les aspirations de Hardbacon, qui vise à aider les gens à investir intelligemment en faisant voler en éclat le tabou de l’argent. Ce blogue sera ainsi alimenté jusqu’à ce que Hardbacon, qui n’avait aucun revenu lors de la publication du premier billet, génère un million de dollars en revenu annuel.

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