[Photo: Marie Gaudreau]
BLOGUE. Lors d’un point de presse tenu au lendemain du décès de Jack Layton, la chef intérimaire du NPD, Nycole Turmel, reconnaissait que « ses souliers seront très grands à chausser ». Et elle ajoutait : « Mettons ça au clair : on ne le remplacera pas ». Cette précision, qui vaut pour tous les chefs, boss, patrons, gestionnaires auxquels on succède, représente selon moi la clé pour éviter de souffrir du syndrome des grands souliers.
Les souliers peuvent en effet paraître tellement grands quand on est appelé à remplacer un patron qui était aimé que cela en devient effrayant. On a peur de ne pas être à la hauteur. Et le niveau de gestion n’y est pour rien : que notre prédécesseur ait été le président de l’entreprise ou l’un de ses nombreux gestionnaires, la peur est la même. En comprenant dès le départ qu’on ne « remplace » pas quelqu’un, mais qu’on lui succède avec tout ce que l’on est soi-même, on respire déjà mieux.
Si vous êtes appelé à succéder à un patron qui était aimé de ses employés, de ses pairs ou de ses patrons, ou de tout ce monde à la fois, n’essayez pas de faire comme lui ou comme elle. Vous n’êtes pas cet autre. Vous ne le serez jamais.
Mais alors qui êtes-vous? Si vous souhaitez devenir un gestionnaire inspirant, vous devez commencer par vous connaître vous-même et connaître le style de communicateur que vous êtes. Diriger, c’est être en relation avec les autres, et qui dit relation dit communication. Comment communiquez-vous? Dans quelle situation de communication êtes-vous le plus à l’aise? Si vous devez succéder à un patron qui avait la cote, vous devriez commencer par répondre à ces questions.
En général, les patrons aimés de leurs employés sont des gens qui ont réussi à gagner leur confiance, des gens qui étaient accessibles. Comment pouvez-vous démontrer que vous êtes accessibles tout en étant en accord avec ce que vous êtes? Pouvez-vous aller rencontrer les gens? Avoir des conversations avec eux en vous intéressant à ce qu’ils font? Sincèrement. Organisez des rencontres individuelles ou de groupe, selon votre nature, mais allez vers les autres d’une manière ou d’une autre dès le début de votre mandat.
Si on vous a choisi pour succéder à un leader, c’est que vous aviez les compétences pour le faire. Mais la gestion d’équipes n’est pas seulement une question de compétences, le leadership tient beaucoup à la personne que vous êtes, à vos qualités fondamentales. Les leaders inspirants ont certaines qualités en commun, dont le courage – et il en faut pour succéder à quelqu’un qui laisse de « grands souliers » –, l’humilité et l’authenticité. Parce que votre leadership sera forcément comparé à celui de la personne qui était là avant vous, il est important de savoir qui vous êtes et comment vous vous distinguez par rapport à cette personne. Le reste est une question de temps. J’y reviendrai.
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À propos du blogue Gestionnaires inspirants
Ce blogue tire son nom du plus récent ouvrage d’Isabelle Lord, Gestionnaires inspirants : les 10 règles de communication des leaders. Il souhaite éveiller les consciences sur les comportements de gestion nuisibles et fournir des pistes d’amélioration sous forme de conseils ancrés dans le quotidien des gestionnaires.
Formatrice et coach professionnelle possédant plus de 20 ans d’expérience comme experte et gestionnaire, l’auteure est présidente de Lord Communication managériale. Elle aide les gestionnaires à atteindre leurs objectifs en améliorant leurs habiletés de communication. Conférencière à HEC-Montréal, elle offre aussi des formations sur mesure en entreprise ainsi que des sessions publiques.
