Peur d'une récession?

Publié le 16/08/2019 à 14:00

Peur d'une récession?

Publié le 16/08/2019 à 14:00

Une femme craintive.

(Photo: 123RF)

BLOGUE INVITÉ. Depuis quelques jours, la machine à rumeurs est repartie. À la suite de l’inversion de la courbe des obligations américaines 2 ans vs 10 ans, plusieurs experts pensent qu’une récession est à nos portes. Il est évident que le cycle économique est avancé et qu’une récession se concrétisera un jour. Depuis la Deuxième Guerre mondiale, la période de croissance moyenne d’un cycle économique a été d’environ 5 ans et statistiquement 95% des cycles seraient inférieurs à 11 ans. Nous sommes présentement dans la 10e année. Devrait-on s’en inquiéter?

Il peut être utile de savoir que les trois derniers cycles économiques ont été beaucoup plus longs que la moyenne. Aussi, la fin d’un cycle est souvent déclenchée par un choc (bulle techno, bulle immobilière), plutôt que simplement par l’évolution des données macro-économiques. Ainsi, on a beau s’inquiéter de l’intensité de la croissance mondiale, il est possible que ce ne soit pas la cause directe de la prochaine récession. Quel pourrait être ce choc fatal?

À suivre les nouvelles quotidiennement, il y a évidemment plusieurs possibilités: tensions commerciales avec la Chine, relation avec l’Iran ou la Corée du Nord, éclatement de la bulle de la dette… et la liste peut s’allonger encore. Ce n’est donc pas étonnant que les marchés réagissent si fortement aux tweets du président américain concernant la Chine et de son impact potentiel sur l’économie mondiale.

Ce n’est pas la première fois que l’on annonce une récession imminente. Rappelez-vous à l’automne 2018, alors que les marchés ont baissé fortement sur fond de tensions commerciales et de l’impact anticipé des hausses de taux d’intérêt. Un an plus tard, les marchés boursiers sont proches de niveaux record et les taux d’intérêt sont redescendus à des planchers historiques.

Dans ce jeu de montage russe, comment passer au travers? À mon avis, il important de maintenir le cap avec un portefeuille bien diversifié. Un investisseur étant resté investis sans arrêt avec un portefeuille bien équilibré au cours des 10 dernières années, faisant fi des nouvelles économiques, a été très bien récompensé. Et cette observation est vraie sur presque n’importe quelle période de 10 ans au cours des dernières décennies. Il faut s’attendre à des périodes de baisses éphémères ou prolongées sur les marchés, c’est normal. Mais il faut surtout être capable de passer au travers de ces périodes sans que l’impact sur son portefeuille soit démesuré.

Tant que les taux d’intérêt seront faibles, un portefeuille équilibré, même bien diversifié, ne devrait pas générer plus de 5% par année en moyenne avant frais. Ça pourrait être plus, comme ce fut le cas au cours des dernières années, mais il est préférable de ne pas trop rêver en couleurs.

Si votre portefeuille vous empêche de dormir ou que vous ressentez le besoin de faire des ajustements impromptus, c’est possiblement un signe que votre portefeuille n’est pas adapté à votre tolérance au risque ou votre situation financière. Mieux vaut y voir avant qu’il ne soit trop tard.

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À propos de ce blogue

Ian Gascon est président de Placements Idema (www.idema.ca), un gestionnaire de portefeuille qui propose des solutions de placements personnalisées, à faible coût et utilisant des fonds négociés en bourse (FNB). «Les FNB démystifiés» est le premier blogue francophone dédié aux fonds négociés en bourse au Canada et Placements Idema est la première société au Canada à avoir lancé un service en ligne de gestion de portefeuille, maintenant mieux connu sous le terme «robot-conseiller».

Ian Gascon

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