CPG rachetables: attention aux détails

Publié le 23/05/2023 à 17:43

CPG rachetables: attention aux détails

Publié le 23/05/2023 à 17:43

Un homme qui pointe vers un écran d'ordinateur.

Il y a un coût implicite à la flexibilité qu’offre un CPG rachetable. (Photo: 123RF)

EXPERT INVITÉ. Depuis environ un an, les Certificats de placement garanti (CPG) sont de plus en plus populaires. Cet engouement s’explique évidemment par la hausse rapide des taux d’intérêt qui a rendu attrayant un rendement de 3% ou 4% pratiquement sans risque. En effet, les CPG sont généralement couverts par la Société d’assurance-dépôts du Canada (SADC), à hauteur de 100 000$ par type de compte (voir les détails sur le site de la SADC).

La plupart des investisseurs connaissent bien les CPG non–rachetables. Comme son nom l’indique, ce produit ne peut être encaissé avant sa date d’échéance et le rendement est connu d’avance. Il existe aussi des CPG rachetables ou remboursables qui peuvent être encaissés avant l’échéance. Toutefois, il faut faire attention aux conditions de rachat. Dans la plupart des cas, le taux annoncé est payé uniquement si le CPG rachetable est conservé jusqu’à échéance. Advenant un rachat avant l’échéance, ce qui est la raison d’être du produit, soit d’offrir une flexibilité, le taux d’intérêt sera inférieur. Inférieur de combien?

Après quelques vérifications, le taux payé par plusieurs banques est souvent de 0% si le CPG rachetable n’est pas conservé pendant au moins 30 jours ou parfois plus. Dans la plupart des cas, le taux augmente graduellement jusqu’à l’échéance, mais demeure inférieur au taux affiché payable à l’échéance.

En fouillant un peu, la plupart des institutions affichent les taux pour un rachat avant la date d’échéance quelque part dans la description du produit, mais pas tous. Par exemple, la Banque Scotia affiche présentement un CPG remboursable de 24 mois à 4%. Sur leur site internet, il est indiqué que le rendement est garanti et un investisseur pourrait raisonnablement s’attendre que ce taux de 4% s’applique en tout temps, car il n’est écrit nulle part sur le site qu’un taux réduit s’applique pour un rachat avant l’échéance. Un appel à la Banque a confirmé ce fait. L’explication que j’ai reçue est que c’est le conseiller en succursale qui expliquera au client les modalités de rachat du CPG remboursable. Ce genre de réponse est un signal d’alarme pour tout investisseur avisé!

Sachant qu’un investisseur qui se présente en succursale ne comprendra peut-être pas tout du premier coup ou que le conseiller en succursale ne pensera peut-être pas à divulguer adéquatement tous les éléments importants du produit, ce manque de transparence sur le site de l’institution est discutable.

Ce qu’il faut retenir est qu’il y a un coût implicite à la flexibilité qu’offre un CPG rachetable.

 

Une option?

Il existe depuis quelques années des fonds négociés en bourse (FNB) qui s’apparentent à des comptes à intérêts élevés (PSA, CSAV, CASH, pour n’en nommer que quelques-uns). Les taux actuels sont d’environ 4.8% nets de frais. C’est plus élevé que la plupart des CPG de différentes échéances. Les principaux avantages de ces FNB sont la flexibilité accrue et un rendement courant plus élevé. En revanche, il n’offre pas la garantie de la SADC, ni un taux de rendement garanti. C’est donc dire que si les taux à court terme continuent de monter, le rendement de ces FNB sera probablement augmenté et si les taux baissent, le rendement baissera. Dans le contexte économique actuel, plus le temps passe et plus les taux restent à leurs niveaux actuels, plus ces FNB auront été avantageux par rapport aux CPG.

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À propos de ce blogue

Ian Gascon est président de Placements Idema (www.idema.ca), un gestionnaire de portefeuille qui propose des solutions de placements personnalisées, à faible coût et utilisant des fonds négociés en bourse (FNB). «Les FNB démystifiés» est le premier blogue francophone dédié aux fonds négociés en bourse au Canada et Placements Idema est la première société au Canada à avoir lancé un service en ligne de gestion de portefeuille, maintenant mieux connu sous le terme «robot-conseiller».

Ian Gascon

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