La génération Z: que nous réservent ces mutants?

Publié le 15/09/2014 à 11:13

La génération Z: que nous réservent ces mutants?

Publié le 15/09/2014 à 11:13

Près de 30 millions de citoyens nord-américains sont nés entre 1995 et 2010, dont plus de 7 millions pour le Canada. Jeunes citoyens branchés, sans frontières ni État sauf pour les états d'âme et d'esprit. Leur langue, universelle par l'usage d'un «esperanto» numérique, décomplexée de syntaxe et de grammaire, leur confèrent une citoyenneté globale.

Étonnamment, ils contredisent la génération précédente, « la Y », par la valorisation de la loyauté, de la transparence (« On est qui on est ») et le rejet, entre autres, des cadres formels d'acquisition des savoirs. L'accès à l'emploi devra garantir l'épanouissement personnel et la créativité avant le salaire.

Silencieuse, semblable en cela à la génération de l'entre deux guerres (1925-40), elle culpabilisera de honte devant la famine, les épidémies et, vraisemblablement, une troisième guerre qui s'annonce progressivement comme inévitable. L'épithète de Génération Alpha lui convient également. Ainsi, elle sera la première à n'avoir connu que le numérique et l'outil informatique. Bref, une Génération fondatrice, pionnière en quelque sorte !

Cette nouvelle pousse sera, bon gré mal gré, davantage entrepreneuriale. Elle redoutera la hiérarchisation, les corporatismes et autres rigidités institutionnelles qui étouffent l'initiative et le droit d'expression. Elle aura le choix entre une salle de classe ou le mentorat (« le compagnonnage ») et l'apprentissage virtuel qu'elle préférera sans doute parce que davantage actualisé aux besoins professionnels, sociaux et... globaux.

Ces révélations, documentées dans une étude internationale* menée simultanément aux États-Unis et au Canada, certes, mais aussi au Brésil, en Chine, Allemagne, Inde, Afrique du Sud, Suède, Turquie et Grande-Bretagne, confirment la tendance lourde de l'émergence d'une adhésion à un système de valeurs universelles et à des attentes inédites en matière de gestion du potentiel humain et des compétences qui distingueront les gagnants de la nouvelle économie.

Si l'on hésite encore à catégoriser cette génération ou à prévoir son adhésion dans une nouvelle sous-classe de la classe moyenne pour fabriquer des stéréotypes de travailleurs et de consommateurs, on serait prévoyant de la laisser se définir elle-même. Une illustration toute simple se retrouverait dans la propension de la Génération Z à la recherche de la pluralité culturelle et à la reconnaissance de l'altérité sociale. « C'est son monde », pour reprendre l'expression populaire. Elle est ouverte d'esprit et capable d'assouplissement! Tels sont les repères de son identité!

La question qui tue: si tout cela devait s'avérer en partie vérifiable au cours de la prochaine décennie, alors qui guidera, formera et embauchera cette nouvelle espèce qui en aura sans doute à nous apprendre sur la manière d'organiser le travail et tout simplement, les manières de vivre ensemble ?

*réf. Millenial Branding et Randstad (2014). « Gen Y and Gen Z Global Workplace Expectations Study ».