L'année 2015: Meilleurs voeux malgré les sombres désaveux ou l'agenda de tous les risques

Publié le 29/12/2014 à 16:06

L'année 2015: Meilleurs voeux malgré les sombres désaveux ou l'agenda de tous les risques

Publié le 29/12/2014 à 16:06

2. LA CROISSANCE SANS EMPLOI

Les conditions d'accès à la richesse des nations sont souvent conditionnées par les niveaux de créativité, d'innovation et d'automatisation des procédés de fabrication. Les compétences techniques et managériales sont également au cœur du dispositif de la réussite. Rien à redire jusqu'ici! Sauf, peut-être que ce progrès requiert de moins en moins de main-d’œuvre, même qualifiée. Imaginons donc, un instant, la situation au sein des collectivités moins techniques, moins scolarisées, éloignées des pôles industriels...songeons-nous spontanément ici à la Gaspésie, à la Côte-Nord, à Haïti, au Mali ou au Cambodge. Avec les variables d'analyse du partage de la richesse (ex: filets sociaux), des similitudes existeraient quant au potentiel de développement, à l'accès aux capitaux et à l'implantation de technologies efficaces.

Si le "vrai progrès" requiert de moins en moins de main-d’œuvre, que faire si l'on ne participe pas au progrès? Certains penseurs du monde moderne, dont le célèbre Pr. Larry Summers, évoque le scénario d'un recyclage de ces "forces vives", toutefois exclues du progrès, en une force ouvrière à faibles coûts pour relancer les grands chantiers d'infrastructure, routes, écoles, hôpitaux et ponts... Bref, on redessine  le néolibéralisme en "aidant" un certain prolétariat à reconstruire les villes. Un Plan Nord au Sud ! Gros salaires en moins! La Chine s'y affaire actuellement, les États-Unis aussi. Décidément, le chômage chronique prévu pour un travailleur sur trois, âgé de 25-44 ans, dans les régions encore hier si besogneuses, semblerait avoir trouvé un antidote. On leur accorderait même le privilège d'en assurer la facture par des régimes fiscaux non complaisants. La basse classe moyenne, mais classe moyenne quant même!

L'effet boomerang d'une telle "générosité" des pouvoirs publics pourrait avoir un impact sur la perception de leur légitimité. Aussi, sur la pertinence et son corollaire, la remise en cause, des systèmes de formation actuels. Pour reprendre les propos du Pr. Summers, quelles formations devrions-nous prioriser dans les disciplines qui ne sont pas encore contrôlées les "machines" ? Collaboration, créativité, gestion stratégique?

Le jeu: Qu'en est-il du Québec dans ce redécoupage des forces vives et du délestage d'une partie de notre main-d’œuvre disqualifiée au profit de l'automatisation et au nom de l'avantage concurrentiel international? Les orientations de nos décideurs gouvernementaux vous semblent-elles sur la bonne voie?