Rona s'en va, mais les «grands» sont toujours là

Offert par Les Affaires


Édition du 13 Février 2016

Rona s'en va, mais les «grands» sont toujours là

Offert par Les Affaires


Édition du 13 Février 2016

[Photo : Shutterstock]

Revenons sur Rona. D'un côté, je salue la transaction financière qui fait le bonheur des investisseurs. De l'autre, je déplore la perte d'un vrai siège social et le fait qu'on nous laisse croire que les emplois seront maintenus et que les fournisseurs québécois de Rona seront gagnants. On verra bien.

Le plus gros problème, me suis-je dit d'emblée, c'est que le Québec semble incapable de créer des géants plus vite qu'il n'en perd. C'était du moins ma perception. Car en fouillant dans notre base des données des «500 plus grandes entreprises du Québec», que Les Affaires publie chaque année, voici ce que j'ai trouvé: en 2015, nos 500 plus grandes entreprises employaient 772 799 personnes. Dix ans plus tôt, soit en 2005, elles comptaient... 706 352 employés, soit moins. Mais je m'attendais à ce que le chiffre de 2005 soit beaucoup plus élevé que celui de 2015. Toute une surprise.

Autre donnée fort pertinente: 66 % des 500 plus grandes entreprises sont aujourd'hui détenues par des Québécois, comparativement à 54 % il y a 10 ans.

Bref, le bilan n'est pas si mauvais, du moins pour l'instant, en ce qui a trait à l'emploi et à la propriété. Pendant que certaines entreprises disparaissent ou se réduisent comme peau de chagrin, d'autres prennent le relais.

L'économie ne s'arrête pas. Elle se transforme. D'ailleurs, s'il y a un pan de l'économie qui vit toute une transformation, c'est bien le secteur de l'éducation, qui est à la Une de Les Affaires cette semaine. La multiplication des cours en ligne force les universités à se réinventer. Et vite. Menace ou occasion ? Occasion, vous répondront d'emblée Anne Pezet et Brian King. Ces deux professeurs de HEC Montréal ont imaginé un cours en histoire des affaires donné sous la forme... d'une randonnée à vélo. L'été dernier, pendant 12 jours, des étudiants sont allés rencontrer des dirigeants qui soutiennent le développement industriel du Québec. Ils ont parcouru 500 km et réalisé une vingtaine d'entretiens à Montréal, Trois-Rivières, Thetford Mines et en Beauce. Original, n'est-ce pas ?

L'objectif était de changer la perception des étudiants face à l'histoire. Une matière qui ne s'apprend que dans les livres ? Faux, ont rétorqué les professeurs qui ont misé sur l'expérience pour attirer les jeunes.

L'initiative a fait mouche. Il y a quelques jours, l'Association to Advance Collegiate Schools of Business International a reconnu l'initiative de HEC Montréal parmi les 30 innovations à l'échelle mondiale qui représentent le mieux la façon dont les écoles de gestion réinventent leur environnement d'apprentissage. À vos vélos! Prochain départ: l'été prochain. Destination: le Saguenay.

Géraldine Martin
Éditrice adjointe et rédactrice en chef,
Groupe Les Affaires
geraldine.martin@tc.tc

Suivez Géraldine Martin sur Twitter @martingeraldine

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