En avril 2012, j’assistais à la 4e édition du au colloque leader du 21e siècle à HEC Montréal. Lors de sa conférence captée en vidéo, Isabelle Hudon, chef de la direction, Québec vice-présidente principale, solutions clients Financière Sun Life Canada, confiait qu’elle assumait pleinement d’être en déséquilibre entre sa vie professionnelle et sa vie personnelle.
L’assurance de Isabelle Hudon m’avait alors beaucoup impressionnée. Il était clair que son choix était conscient et assumé. Son équilibre se vit dans le déséquilibre. Enfin un discours qui faisait écho à ma réalité de femme, de profesionnelle et de maman.
Socialement, ce n’est pas tous les jours facile d’assumer que nous sommes en déséquilibre. Pourtant, à écouter mes collègues, clients et amis, j’ai l’impression que nous le sommes tous à différents degrés et sur différents aspects. Tout est une question de choix. Plus nos choix sont conscients, même s’ils impliquent un déséquilibre temporaire ou sur une période indéfinie, plus nous assumons et acceptons les impacts positifs et négatifs avec une certaine sérénité.
Bien avant d’être entrepreneur, j’étais en déséquilibre entre ma vie professionnelle et personnelle. Sans me justifier, je m’explique ce choix (qui n’a pas toujours été conscient) avec le fait que j’ai choisi une profession qui comble mon besoin de me sentir utile pour une cause bien plus grande que moi-même.
Mes filles sont témoins depuis leur naissance de ce déséquilibre et il arrive qu’elles nomment certains des impacts que cela peut avoir sur notre vie familiale. En contrepartie, il est très rare que mes filles m’entendent où me voient un dimanche soir avoir les blues car la semaine débute ou qu’elles m’entendent avoir hâte au vendredi. En fait, ma grande fille a déjà dit à son professeur: « ma mère ne travaille pas, elle est entrepreneure ! » La vérité sort vraiment de la bouche des enfants…
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J’ai une cliente dont la mère est très malade actuellement. Cette cliente vit présentement un déséquilibre entre sa vie personnelle et professionnelle qui provient du choix qu’elle fait de prendre soin de sa mère plusieurs heures par semaine.
Il y a quelques mois, elle a pris conscience que sa fatigue physique et émotionnelle provenait davantage du tiraillement qu’elle vivait intérieurement. Partout où elle était, elle se sentait coupable de ne pas être à un autre endroit. Lorsqu’elle était au bureau, elle aurait voulu être à l’hôpital avec sa mère. Une fois rendue à l’hôpital, elle voulait être à la maison auprès de ses enfants et son conjoint. Durant les weekends, elle culpabilisait de ne pas passer suffisamment de temps à l’hôpital avec sa mère au lieu de savourer le temps passer en famille.
Vous vous reconnaissez à certains égards dans cette histoire ?
Je vous invite à revisiter périodiquement vos choix professionnels et personnels. Personnellement, j’aime bien m’offrir au moins une rencontre avec moi-même à toutes les saisons pour revoir ce que j’appelle « ma planification stratégique ».
À l’image de ce que je fais avec les équipes de direction lorsque j’interviens en entreprise, je m’ancre dans ma mission, je revisite ma vision, j’y attache des grands objectifs que je décline en objectifs opérationnels et en plan d’action concret.
Je viens tout juste de terminer cet exercice. Il m’a permis d’oser me réinventer et d’accepter d’être en déséquilibre car je sais pourquoi je refais ce choix. Cela me permet de l’accepter en moi et d’en parler publiquement. C’est une autre façon pour moi de donner au suivant comme j’ai reçu de la part de Isabelle Hudon il y a maintenant quatre ans.
