Pouliot - Le cavalier congédiement de Jacques Daoust

Publié le 18/06/2013 à 09:27, mis à jour le 18/06/2013 à 09:49

Pouliot - Le cavalier congédiement de Jacques Daoust

Publié le 18/06/2013 à 09:27, mis à jour le 18/06/2013 à 09:49

Une façon de faire difficilement défendable

C'est le bureau de la première ministre qui a pris la décision de congédier monsieur Daoust. Sans que cette décision ne passe par le conseil d'administration. C'est un processus qui est fort difficile à défendre.

Bien que la Loi sur Investissement Québec soit muette sur un processus de destitution, elle est très claire sur le processus de nomination. C'est le conseil d'administration qui doit recommander au gouvernement la nomination d'un candidat. Par inférence, il devrait en être de même pour un renvoi.

L'actionnaire peut réclamer un changement de direction, mais c'est au conseil de se réunir et de déterminer s'il est approprié, dans les circonstances qui sont devant lui, de remplacer le président directeur général avant l'échéance de son contrat.

L'administration Marois veut modifier significativement le rôle d'Investissement Québec pour en faire la Banque du Québec, ce que lui refusent les partis d'opposition en menaçant de la renverser. On peut comprendre le gouvernement de tenter d'instaurer certaines des modifications de fonctionnement qu'il aimerait voir chez Investissement Québec en agissant uniquement par des actions à l'interne.

Mais l'opération sent une précipitation inappropriée et qui risque d'être néfaste. La rumeur envoie Mario Albert, un ancien sous-ministre adjoint aux finances, qui préside depuis l'an dernier l'Autorité des marchés financiers. Certains l'attaqueront sur le fait qu'il n'est pas banquier. Ce n'est pas majeur. Il était responsable des politiques budgétaires et économiques aux finances, ce qui le qualifie assez bien. Le problème est plutôt davantage que l'AMF en a présentement plein les bras avec le dossier de l'approbation des contrats des entreprises publiques. Ce n'est guère le moment de la faire prendre part à un jeu de chaises musicales.

Il y avait moyen de laisser aller monsieur Daoust au Salon du Bourget et de lui aménager après coup une sortie plus respectueuse. Tout en réfléchissant plus longuement à son remplacement. Le geste n'encourage certainement pas l'arrivée de solides compétences à la tête des sociétés d'État. Il risque plutôt de les décourager.

SUIVRE SUR TWITTER: F_POULIOT

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

Blogues similaires

Encore trop tôt pour sauter dans l’arène

Édition du 14 Juin 2023 | Dominique Beauchamp

ANALYSE. Les banques canadiennes pourraient rester sur le banc des pénalités quelque temps encore.

Shopify: prochaine victime de la malédiction boursière canadienne?

BLOGUE INVITE. Shopify est-elle différente des Nortel, Research in Motion, Valeant, Barrick Gold et autres?