
Valeant fait une offre publique d'achat hostile pour acquérir l'américaine Allergan. Elle tente ainsi de se hisser parmi les cinq plus importantes pharmaceutiques au monde. Temps de se réjouir de l'émergence d'un fleuron québécois? Plutôt celui de pleurer de déception.
Valeant fait équipe avec l'activiste Bill Ackman pour tenter d'acheter la société mère du Botox.
L'offre est de 45 G$US, en argent et en actions.
Pour générer du rendement, une entreprise qui lance une OPA doit généralement être en mesure de rationnaliser sa proie. Valeant ne fait pas exception à la règle et son rendement proviendra de sa capacité à tirer des synergies.
Il est probable qu'à la suite de l'acquisition, les services administratifs et des ventes d'Allergan passeront à la moulinette. Normal. C'est affaire routinière dans les regroupements d'entreprises.
Deux choses sont cependant agaçantes.
SUIVRE SUR TWITTER: F_POULIOT
Il est fort probable que les investissements en recherche et développement seront significativement coupés. Le scénario de base d'un analyste de BMO Nesbitt Burns voit ceux-ci passer de 16,5% des ventes nettes à 9%. C'est presque une coupe de moitié.
Valeant n'aime pas tellement investir dans la R-D. Elle estime que souvent le rendement sur l'investissement n'est pas au rendez-vous et préfère placer son argent dans des produits qui ont déjà fait leur preuve.
Il n'y a pas de mal avec cette stratégie, mais elle est agaçante lorsqu'elle vise une société comme Allergan. Celle-ci a un bon historique de création de richesse à partir de sa R-D. Sa croissance interne a en fait été nettement supérieure à celle de Valeant ces dernières années (justement grâce à la R-D). D'un point de vue purement capitaliste, le rôle d'une entreprise est de créer de la valeur. D'un point de vue plus socio-économique, il est aussi de tenter de faire avancer la société en lui apportant de nouveaux produits. D'où l'agacement, du moins chez ceux qui aiment à voir les choses plus largement.
Le plus grand agacement: la stratégie d'évitement fiscal