La Caisse peut-elle continuer à surpasser tout le monde?

Publié le 24/02/2016 à 18:50

La Caisse peut-elle continuer à surpasser tout le monde?

Publié le 24/02/2016 à 18:50

Les années se suivent et se ressemblent pour la Caisse de dépôt et placement du Québec. En 2015, elle a de nouveau réalisé une solide performance, qui bat à peu près tout le monde sur le marché. Celle-ci peut-elle se poursuivre?

L'an dernier, la Caisse a réalisé un rendement sur ses placements de 9,1%. Sur quatre ans, la performance s'élève à 10,9%.

Bon, pas bon? On aime bien analyser la performance à travers deux filtres.

Ça passe bien sous le test 1

Le premier test est de comparer les résultats obtenus avec le portefeuille de référence de la Caisse. L'institution présente ses rendements par rapport à des indices pour chacune des catégories d'actifs dans lesquelles elle investit (actions canadiennes, US, obligations, etc.). C'est ce qu'on appelle le portefeuille de référence. Elle souhaite évidemment le battre à long terme.

La performance de 10,9% de la Caisse sur quatre ans se compare à une performance de 10% du portefeuille de référence. Sur un an la performance de la Caisse est encore plus impressionnante alors que son rendement de 9,1% bat à plate couture le repère qui est à 6,7%.

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C'est sur la performance quatre ans qu'il faut rester focalisé, l'investissement étant une science qui se juge à long terme. Notons que, sur quatre ans, l'écart de performance avec l'indice a permis de créer 8 G$ de plus pour les déposants que si leur argent avait été uniquement investi dans les indices de référence.

Test 1 réussit. Passons au test 2.

Ça passe aussi sous le test 2

Le test 1 n'est malheureusement pas suffisant à nos yeux pour évaluer correctement la performance de la Caisse. Les indices qu'elle a choisis comme étalons sont souvent imprécis. Ils peuvent être parfois trop exigeants, parfois pas assez. Un exemple: en immobilier, avant de liquider la plupart de ses participations hôtelières, l'institution était assez présente dans le secteur, mais l'indice n'avait aucune représentation.

C'est pourquoi on aime bien utiliser un autre test de performance: celui du régime des rentes du Québec. On met de côté tous les portefeuilles et indices et l'on regarde simplement la performance du RRQ par rapport à celle des autres caisses de retraite.

Idéalement, on devrait comparer cette performance sur quatre ans avec les grandes caisses de retraite comme Omers et Teachers. Malheureusement, souvent les exercices financiers de ces grands régimes courent sur des périodes différentes (31 mars ou autres dates). Souvent aussi la performance est livrée sur des horizons différents (cinq ans plutôt que quatre).

Si bien que l'on n'est jamais vraiment capable d'avoir une appréciation de performance précise par rapport aux pairs.

Il reste donc la performance des caisses de retraite dans leur ensemble. RBC Services aux investisseurs rapporte que la performance médiane des caisses canadiennes sur quatre ans est de 10,59%. Celle du régime des rentes est à 12,2%. La performance du régime des rentes est dans le premier quartile. Sur un an, la performance fait encore plus cligner des yeux, alors que le régime des rentes fait 9,1% contre un rendement médian des autres caisses à 5,4%.

Évidemment, comme on le répète à chaque fois, on ne parle pas du tout du même coffre à outils. Plusieurs caisses de retraite traditionnelles n'ont pas accès à des placements immobiliers ou d'infrastructures de nature privée. L'écart permet néanmoins de voir que l'existence de la Caisse permet de bonifier significativement le rendement.

La Caisse peut-elle continuer à surpasser tout le monde?

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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