François Pouliot: YouTube, Netflix et l'iPhone peuvent-ils faire exploser Exfo ?

Publié le 28/02/2011 à 09:26, mis à jour le 28/02/2011 à 09:25

François Pouliot: YouTube, Netflix et l'iPhone peuvent-ils faire exploser Exfo ?

Publié le 28/02/2011 à 09:26, mis à jour le 28/02/2011 à 09:25

Été de l'an 2000. Exfo est en route vers un bénéfice d'exercice de 0,23 $ par action (fin d'exercice en août) et son titre lorgne les 100 $ US. Début 2011. Alimenté par une fulgurante explosion de commandes, le bénéfice cumulé d'Exfo après deux trimestres est déjà à 0,18 $, mais son titre est seulement à 11,16 $ US. Vers une nouvelle explosion ?

Les derniers résultats de la société nous ont rappelé cette époque de bulle où les investisseurs anticipaient des croissances exponentielles. Bonne nouvelle : les multiples appliqués au secteur des télécoms sont aujourd'hui beaucoup plus raisonnables. Encore mieux : une nouvelle poussée cyclique semble se dessiner sur le terrain. Au dernier trimestre, les commandes d'Exfo ont explosé de 92 % par rapport à la même période l'an dernier.

Que se passe-t-il ?

Plusieurs choses.

Énorme besoin de bande passante

La vidéo occupe de plus en plus de place sur Internet. Il y a entre autres l'arrivée de l'iPhone et des téléphones intelligents, celle de l'iPad, la popularité croissante de YouTube. Le fait aussi que de plus en plus de gens raccordent leurs ordinateurs à la télé en passant par des sites comme Netflix.

Cette vidéo passe en outre de plus en plus par les réseaux sans fil.

Bref, pour répondre à la demande, les " câblos " et " telcos " doivent ajouter de la capacité à différents endroits de leurs réseaux.

Engorgement et développement dans le sans-fil

L'arrivée des téléphones intelligents et des tablettes crée notamment beaucoup de besoins dans l'industrie du sans-fil. Les tours de transmission sont actuellement reliées au réseau filaire par des fils de cuivre qui n'ont pas suffisamment de capacité et qu'il faut remplacer par de la fibre optique. Exfo vend ici des tests optiques.

En parallèle, les opérateurs de téléphonie commencent aussi à travailler sur des réseaux sans fil de quatrième génération (le 4G) qui permettront d'accroître la vitesse et les quantités de contenus transportés. À la fin de 2010, Verizon a été la première à commencer le déploiement d'un tel réseau en s'appuyant sur la technologie LGE (Long Term Evolution). Exfo vend encore ici des tests optiques.

Assez d'action aussi dans le filaire

Dans le filaire, Verizon termine son programme d'installation de la fibre optique jusqu'à la résidence de plusieurs de ses abonnés des États-Unis (en remplaçant le fil de cuivre). Sans nécessairement se rendre jusqu'à la maison, plusieurs opérateurs investissent ou s'apprêtent à investir pour s'en rapprocher. Exfo est encore présente avec ses tests.

En parallèle, les opérateurs ont commencé à augmenter la capacité de leurs grandes lignes de transport et de leurs réseaux métropolitains. On conserve les mêmes tuyaux, mais on y augmente le débit de transmission (de 10 gigaoctets/seconde jusqu'à 40 et même 100 gigaoctets). Toujours des tests pour Exfo qui permettent aux opérateurs de s'assurer qu'il n'y a pas trop de dispersion dans les réseaux.

Quelle est l'ampleur du cycle ?

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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