Bombardier: le mystère

Publié le 12/02/2015 à 17:20

Bombardier: le mystère

Publié le 12/02/2015 à 17:20

Le mystère

C'est ici qu'arrive un important brouillard.

Dans l'éventualité où elle réussisse son refinancement, que fera Bombardier avec ce nouveau 2,1 G$ US?

Si on a bien compris, 750 M$ seront utilisés pour rembourser une autre dette qui arrive à échéance en 2016. Cela laisse 1,35 G$ US d'argent supplémentaire.

En théorie, elle devrait tout faire pour ne pas y toucher. Le moins on ajoute de dette à l'histoire, le plus il reste de valeur aux actionnaires. À moins bien sûr d'investir cet argent dans un actif qui prend de la valeur et fournit plus de capitaux qu'il n'en coûte. Mais dans la situation actuelle, où tout est serré, on ne peut pas dire qu'il semble très à-propos de se lancer dans de nouveaux investissements, qui, par définition, comportent toujours des risques.

En conférence téléphonique, il y a eu pas mal de confusion sur le plan de match de Bombardier dans les mois à venir.

La direction a parlé de la possibilité que «certaines activités d'affaires participent au regroupement qui s'opère au sein de l'industrie, afin de réduire sa dette».

Que comprenne qui pourra.

Bombardier a récemment vendu son unité d'entraînement militaire à CAE, mais c'est une unité qui ne permettra pas de désendettement majeur.

Comme exemple de regroupements qui s'opèrent, monsieur Beaudoin a donné celui de CSR et CNR, les deux gros fabricants chinois du rail qui viennent d'annoncer leur fusion (et dont l'une a soumissionné pour la moitié du prix de Bombardier sur le métro de Boston). Il a cependant souligné qu'il ne s'agissait que d'une illustration.

À des questions d'analystes, la direction a d'un autre côté curieusement laissé entendre que des investissements pourraient être effectués. Une affirmation assez difficile à réconcilier avec l'opération de désendettement.

On se demande personnellement si Bombardier ne songe pas à amener les actifs de sa division transport dans un partenariat avec un nouveau consortium. Elle pourrait par exemple dire au partenaire: regarde, mon actif vaut 75% de la nouvelle société, rachète moi 25%, et partons ensemble 50-50 dans une nouvelle aventure. Pareille opération permettrait effectivement un désendettement et s'effectuerait dans un mouvement de consolidation.

Ce n'est cependant là qu'une hypothèse et ça n'éclaircit pas l'allusion à la possibilité d'acquisitions d'actifs.

Il y a du mystère dans l'affaire. Bien que tout ne puisse évidemment être télégraphié, des éclaircissements seront nécessaires d'ici aux opérations de refinancement.

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À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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