Troquer l’huile de krill pour le cannabis

Publié le 18/09/2019 à 09:08

Troquer l’huile de krill pour le cannabis

Publié le 18/09/2019 à 09:08

cannabis

(Photo: 123RF)

L’huile de krill, c’est bien, mais l’huile de cannabis, c’est mieux. Forte de son expertise en extraction et en purification d’huiles marines et de graines, Neptune Solutions Bien-être a fait un virage vers la transformation du cannabis. Depuis quelques mois, son usine de Sherbrooke ne fabrique que des produits de cannabis sous diverses formes : capsules, huile en bouteille, liquide à vapotage, sachets à infuser, etc. Vous êtes curieux de la voir de près ? Une visite guidée est organisée le 22 octobre prochain par les Événements Les Affaires. Il s’agit d’un complément à la conférence Marché du cannabis qui aura lieu le 23 octobre à Montréal. Entrevue avec Michel Timperio, président de la division Cannabis de Neptune.

 

Pourquoi cette transition vers le cannabis ?

Michel Timperio : On a été parmi les pionniers de l’huile de krill. Le marché des oméga-3, qui regroupe toutes les huiles marines, est important. Toutefois, il y avait de plus en plus de concurrence. Une entreprise comme la nôtre, cotée au NASDAQ, devait se diversifier. La légalisation du cannabis récréatif offrait une occasion à saisir, d’autant plus qu’on a déjà un bagage dans l’extraction, la purification et la formulation de produits de bien-être et de santé. C’est dans notre ADN! De plus, le potentiel mondial des produits à base de cannabis est exceptionnel, avec des chiffres que l’ensemble des produits de sources marines ne pourra jamais atteindre. Donc, la décision était facile à prendre.

 

Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

M.T. : Une grande difficulté, c’est le temps d’attente pour obtenir notre licence de transformation du cannabis de Santé Canada. Notre entreprise était déjà reconnue par la division nutraceutique de Santé Canada, mais nous avons quand même attendu 22 mois. Il a fallu faire la file d’attente, comme les entreprises qui font pousser des tomates ou des fleurs. En ce qui concerne l’adaptation de l’usine, ç’a été plutôt facile de se mettre aux normes puisque nos pratiques de contrôle et d’assurance de la qualité étaient déjà exemplaires.

 

Conférence Marché du cannabis | 23 octobre 2019

 

Et la sécurité ?

M.T. : Il a fallu tout sécuriser avec contrôles d’accès, systèmes de caméras et de reconnaissance faciale, etc. C’est un défi qui se gère bien. Sur le plan de la sécurité, la difficulté vient encore une fois du délai d’attente dans l’obtention des habilitations de sécurité. Lorsque l’usine est en production, il doit toujours y avoir sur les lieux une personne qui a son habilitation. On a fait des demandes pour certains employés, mais on attend les réponses depuis des mois. Comme on produit 24 heures par jour, on a installé une roulotte dans le périmètre sécurisé. La nuit, je fais du camping en alternance avec d’autres cadres. C’est le moyen qu’on a trouvé pour être en mesure de répondre à la demande de nos clients.

 

Quels sont vos objectifs d’affaires ?

M.T. : Neptune est le plus grand transformateur en devenir au Canada. On vient d’investir 11 millions de dollars pour faire passer notre capacité d’extraction de 30 000 à 200 000 kilos par année dans un premier temps, et à 1,5 million de kilos en 2020. On a la capacité pour devenir un facilitateur pour les entreprises d’ici et leur offrir des solutions clés en main pour leurs produits. De plus, on est en train de se positionner aux États-Unis dans le marché des produits à base de CBD, une molécule reconnue pour ses bénéfices anti-inflammatoires et antidouleurs, sans effets psychotropes. Le CBD se trouve en grande quantité dans le chanvre, une plante de la famille du cannabis. La demande pour cette molécule est en forte croissance. Bientôt, il y en aura dans toutes sortes de produits de soins personnels et de santé. Comme la loi canadienne ne permet pas d’importer ou d’exporter du CBD, on a fait l’acquisition cet été d’une entreprise américaine d’extraction de chanvre, SugarLeaf.