Le Port de Sept-Îles, bientôt dans la cour des grands

Publié le 23/02/2018 à 12:16

Le Port de Sept-Îles, bientôt dans la cour des grands

Publié le 23/02/2018 à 12:16

Surveillez bien Sept-Îles dans les mois à venir. Et plus particulièrement son port qui aspire à une foule de perspectives très prometteuses. Avec la reprise du marché du fer et le nouveau quai multiusager de 220M$ inauguré en avril prochain, le port de Sept-Îles pourrait bientôt devenir le plus achalandés des ports au pays.

« Doté d’une profondeur de 22 mètres, le quai pourra accueillir les superminéraliers de la génération des Chinamax qui ont une capacité de 400 000 tonnes. Seulement une dizaine de ports dans le monde peuvent recevoir ces méganavires », souligne Pierre Gagnon, président directeur général du Port de Sept-Îles. M. Gagnon viendra partager les nombreux avantages du port et de sa toute nouvelle infrastructure, lors de la conférence Objectif Nord, présentée par les évènements les Affaires, le 24 avril prochain, à Québec.

Des économies de frais de transport…et des milliers d’emplois

La tendance mondiale, soutient M. Gagnon, est de privilégier des transports plus responsables. Le chargement de plus grandes quantités permettra ainsi aux minières de sauver jusqu’à 40% sur leurs frais de transport. « Ce qui nous permettra de rivaliser avec l’Australie et le Brésil, les deux autres plus grands producteurs de fer au monde », mentionne le PDG du port de Sept-Îles.

Le nouveau quai pourra gérer une capacité de 60 millions de tonnes en vrac par année, soit le double de la capacité actuelle du port de Montréal. Plus de 5 millions de tonnes sont déjà prévues pour l’année 2018. Ce nombre devrait quadrupler en 2019. « En tenant compte que chaque tonne représente tout près de 200 emplois en manutention, transport et autres services indirects, ce seront plus de 12 000 emplois qui seront générés lorsque le port fonctionnera à pleine capacité », signale Pierre Gagnon.

Objectif Nord

Ça sent le renouveau à Sept-Îles

« Le grand Sept-Îles assiste actuellement à une ère nouvelle », soutient le conférencier Gagnon. La fermeture de l’usine de bouletage Cliffs Natural Ressources, qui a cessé ses activités en décembre 2014, a permis de redynamiser l’immense secteur industriel Pointe-Noire de 34,2 km2, dont fait partie le port. Ce secteur en plein ébullition représente d’ailleurs le 2e plus grand territoire industriel contigu de la province selon le classement Les Affaires, publié en novembre dernier.

« Il n’y a plus de barrière ni de droits de passage entre les mines et le port. À ce propos, cinq entreprises minières, soit Alderon, Labrador Iron Mine, New Millenium Corporation, Tata et Champion ont participé financièrement à la construction du quai. Tout est donc en place pour que le port de Sept-Îles devienne un des plus importants ports de vrac au monde. Particulièrement avec le développement minier de la fosse du Labrador », poursuit M. Gagnon.

En somme, les infrastructures portuaires de Sept-Îles détiennent désormais tous les atouts pour devenir la porte d’entrée du Canada, y compris du Grand Nord. Et il n’est pas du tout utopique de croire que le port de Sept-Îles pourrait d’ici dix ans, devancer Vancouver qui occupe actuellement le premier rang des ports en importance au pays avec plus de 130 millions de tonnes par année.