S&P/TSX et huard: d'autres espoirs encore permis

Publié le 18/02/2016 à 16:03

S&P/TSX et huard: d'autres espoirs encore permis

Publié le 18/02/2016 à 16:03

Le S&P/TSX et le huard étaient tous deux mûrs pour un rebond tellement le pessimisme avait atteint des niveaux extrêmes, avaient prédit certains stratèges à la fin de 2015.

Eh bien, le S&P TSX a rebondi de 12% depuis son plancher du 20 janvier (voir graphique ci-dessus), tandis que le huard a regagné 5,5% par rapport au dollar américain depuis le creux de 12 ans de 0,6875$US, touché le 15 janvier.

Bien que cette remontée risque de s’essouffler à tout moment, ces gains pourraient tout autant attirer de nouveaux acheteurs et forcer d’autres vendeurs à découvert à racheter les placements contre lesquels ils avaient misé, explique Martin Roberge, stratège quantitatif de Canaccord Genuity.

Lors des rebonds antérieurs de 2010, 2011 et 2015, pendant lesquels les indicateurs de pessimisme avaient été aussi extrêmes, le S&P 500 et le S&P/TSX étaient remontés jusqu’à leur moyenne mobile de 200 jours.

Pour le S&P/TSX, cette moyenne mobile recèle d’un gain potentiel d’encore 6 % pour l’indice.

M. Roberge n’est pas prêt toutefois en à faire une prévision, parce que la moyenne mobile du S&P/TSX est dans une tendance baissière, ce qui en fait un point de repère assez fragile.

Le huard peut se détacher du pétrole à court terme

Même si l’indice S&P/TSX et le pétrole perdaient de leur élan, M. Roberge croit que le huard réussirait à surnager parce que l’effet positif de la dépréciation de notre devise commence à se faire sentir sur le secteur manufacturier et nos exportations.

«Le point tournant pour le huard remonte à la décision de la Banque du Canada, le 20 janvier, de ne pas baisser son taux directeur. Plus récemment, le rebond de l’indice d’activité manufacturière RBC suggère que le Canada a de bonnes chances d’éviter une récession», explique M. Roberge.

Ce meilleur portrait fondamental devrait inciter les vendeurs à découvert à racheter le huard, avance-t-il.

Le stratège rappelle aussi que lors des deux derniers chocs pétroliers sans récession, de 1986 et de 1998, le huard avait trouvé son point d’appui cinq mois avant celui du pétrole.

Sans prévoir une répétition exacte de ces deux précédents, ces épisodes servent de bons guides pour expliquer comment le huard et le S&P/TSX peuvent se découpler du pétrole, pendant une courte période. 

L’Opep attend que les banques privent les producteurs américains

Il est fort possible en effet que le pétrole vivote au tour de 30$US et même rechute d’ici avril, en dépit des espoirs suscités par l’entente tout fraîche d’un plafond de production entre l’Arabie saoudite, le Qatar, le Venezuela et la Russie.

Les investisseurs pourraient être déçus de voir que les premiers pourparlers entre certains producteurs ne débouchent pas sur une entente élargie des membres et non membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) pour réduire leur production.

L’Opep attend devoir comment les producteurs américains de pétrole de shale (fracturation hydraulique) ressortiront du refinancement bi-annuel de leurs emprunts avec leurs banquiers en avril, avant d’ajuster sa stratégie.

«C’est seulement après ce branle-bas que l’Opep pourra jauger à quel point les banques coupes les vivres aux producteurs américains et estimer son effet sur la production américaine», explique M. Roberge.

Si l’Opep pouvait compter sur une baisse annuelle de 500 000 barils de la part des producteurs de pétrole de shale, le cartel verrait alors son intérêt de négocier un plafond de production avec l’Iran qui correspond à son volume d’avant l’embargo, et de légères coupes avec les autres producteurs, suppute le stratège.

Dans un tel scénario, le pétrole remonterait un peu plus et le huard débuterait alors une deuxième remontée vers l’objectif de 0,76$US qu’avait M. Roberge pour 2016.

«Les tractations en coulisse visent à déjouer les spéculateurs qui misent encore sur une baisse du pétrole. L’Opep ne veut pas gaspiller ses munitions et cherche à maximiser l’impact potentiel d’un éventuel accord de production comme en 1998-99», évoque M. Roberge.

Si aucun accord élargi n’intervenait, le rééquilibrage et la remontée espérés du pétrole prendront tout simplement plus de temps que prévu, reconnaît-il.

Lisez la prévision d'un rebond canadien de Brian Belski, de BMO

Lisez aussi les prédictions de Stéfane Marion de la FInancière Banque Nationale concernant la Bourse canadienne

Lisez enfin Pourquoi le huard est mûr pour un rebond

À propos de ce blogue

La Sentinelle de la Bourse se veut un blogue pour les investisseurs qui s¹intéressent aux rouages de la Bourse et aux marchés financiers. Son objectif : surveiller et débusquer des repères financiers pertinents pour prendre le pouls des Bourses et ainsi mieux aiguiller les décisions de placement de l¹investisseur.

Dominique Beauchamp
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