Obligations: un as gestionnaire se prononce

Publié le 12/06/2015 à 13:09

Obligations: un as gestionnaire se prononce

Publié le 12/06/2015 à 13:09

Hanif Mamdani. (Photo: RBC)

L’opinion de Hanif Mamdani a du poids, car il est considéré comme l’un des meilleurs gestionnaires d’obligations de sociétés, un placement populaire pour suppléer au maigre rendement que procurent les traditionnelles obligations des gouvernements.

Comment se comporte cette classe d’actif dans la tourmente mondiale des obligations, provoquée par la hausse rapide des taux, cette année?

Les obligations à haut rendement (high-yield ou junk bonds) émises par les sociétés jouent assez bien le rôle que l’on attendait d’elles, lors d’une remontée des taux, répond en entrevue le chef des placements en obligations de sociétés et des placements alternatifs, chez RBC Gestion globale d’actifs.

«Les obligations de sociétés cotées BBB et moins ont donné un rendement de 3% depuis le début de l’année parce que le rendement que procure leur coupon d’intérêt est encore plus élevé que celui des obligations traditionnelles», dit le gestionnaire de Vancouver.

Et ce n'est pas rien. Les obligations des gouvernements ont perdu 2,9% depuis le 31 mars, leur pire performance trimestre en 30 ans, selon l'indice Bank of America Merrill Lynch Global Government Bond.

Les obligations à haut rendement procurent actuellement un rendement de 5% supérieur en moyenne à celui des obligations du gouvernement. Ce rendement soutient leur valeur marchande par rapport à d’autres titres à revenu fixe.

«Ce rendement additionnel de 5% offre un coussin de protection encore raisonnable contre une hausse des taux, dans un environnement de croissance économique modérée. Un écart de 8% est fantastique et un écart de 3% n’est pas assez», dit le gestionnaire de 5 milliards d’actif.

Les obligations de sociétés à haut rendement ont aussi une durée plus courte que les obligations traditionnelles et que les obligations de sociétés de première qualité. Cela les rend aussi moins sensibles aux fluctuations des taux.

Exprimée en années, la durée reflète la valeur actualisée de tous les versements d’intérêt et du remboursement de capital, à l’échéance.

«Une obligation avec un coupon de 6% perdra moins de valeur qu’une autre qui verse des intérêts de 2%, quand les taux augmentent», donne en exemple le gestionnaire.

On approche des dernières manches


« Les investisseurs ne devraient s’attendre à plus d'un rendement annuel total de 5 à 8%, sur deux ans »

Ceci dit, nous sommes probablement dans la dernière phase du cycle d’appréciation de ces obligations. «Le cycle économique est si étiré depuis la crise qu’il est difficile d’établir si on est dans les toutes dernières manches ou non», évoque le portefeuilliste.

Le titulaire d’une maîtrise de l’Université Harvard et d’un baccalauréat du California Institute of Technologue (Caltech), estime que les investisseurs ne devraient s’attendre à plus d'un rendement annuel total de 5 à 8%, sur deux ans.

Cela se compare au rendement annuel moyen de 8 à 10%, depuis 10 à 15 ans.

Il faut aussi accepter plus de volatilité comme celle vécue en octobre 2014 lorsque les taux américains de 10 ans ont bondi de 0,35% en 30 minutes. «Les marchés sont moins liquides qu’avant parce que les banques transigent moins pour leur compte. Aussi, les fonds négociés en Bourse, les fonds quantitatifs et les algorithmes accentuent les fluctuations, mais les investisseurs devraient ignorer ces mouvements à court terme», conseille l’expert.

Des liquidités pour sauter sur des occasions et parer aux imprévus

À propos de ce blogue

La Sentinelle de la Bourse se veut un blogue pour les investisseurs qui s¹intéressent aux rouages de la Bourse et aux marchés financiers. Son objectif : surveiller et débusquer des repères financiers pertinents pour prendre le pouls des Bourses et ainsi mieux aiguiller les décisions de placement de l¹investisseur.

Dominique Beauchamp
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