Bourse canadienne: les dépenses fédérales nous distinguent du G7

Publié le 16/02/2016 à 16:24

Bourse canadienne: les dépenses fédérales nous distinguent du G7

Publié le 16/02/2016 à 16:24

(Photo: Bloomberg)

Certains stratèges ont prévu pour le S&P/TSX une meilleure performance que pour le S&P 500 en 2016, dans un mouvement de récupération naturel après cinq ans de contreperformance.

Un dollar américain moins fort devait aussi redonner un peu de vie aux cours déprimés des ressources naturelles. L’indice CRB Raw Industrials Spot s’est d’ailleurs ressaisi d’un petit 6% depuis son creux de novembre.

À la mi-février, l’indice de la Bourse de Toronto performe en effet mieux que l’indice S&P 500, sur une base tout à fait relative: son recul de 3,5% depuis le début de l'année se compare à celui de 7,3% de l’indice américain.

Il n’y a pas de quoi pavoiser encore puisqu’une bonne part de cet écart de performance provient du bond de 17% du cours de l’or, qui lui, s’est surtout apprécié parce que certains investisseurs perdent confiance dans la capacité des banques centrales de stimuler leurs économies, malgré des mesures sans précédent.

Le récent rebond du yen après la décision de la Banque centrale du Japon d’instaurer des taux négatifs sur certaines réserves des banques a d’ailleurs nourri la perception d’impotence des banques centrales.

Puisque des taux zéro, ou même sous zéro dans cinq pays, ne réussissent pas à stimuler les dépenses des consommateurs et des entreprises, c’est au tour des gouvernements de faire leur part avec des plans de relance ou d’investissements, répètent ces jours-ci divers stratèges et économistes.

Même le grand argentier de l’Europe, Mario Draghi, y a fait allusion lors de sa plus récente allocution devant le parlement européen.

Mini-avantage comparatif

À cet égard, le Canada semble avoir un petit avantage sur les autres pays du G7, au minimum en terme de perception. Le nouveau gouvernement libéral chiffrera son plan de relance lors de son premier budget du mois de mars.

«Puisque les politiques monétaires semblent avoir perdu de leur efficacité, les investissements gouvernementaux reviennent à l’avant-scène. Le Canada est devant la vague avec un plan imminent de dépenses», indique Ian de Verteuil, chef de la stratégie, en actions, chez Marchés mondiaux CIBC.

Les dépenses en infrastructures prévues atténueront un peu les fortes pressions économiques exercées par la chute dramatique du pétrole.

«Le bilan financier du Canada est aussi en meilleure posture que celui de bien d’autres pays industrialisés (en terme d’endettement et de déficits). Notre banque centrale n’a pas non plus été obligée d'instaurer un programme de rachat d’obligations pour ajouter des liquidités au système financier canadien», rappelle aussi M. de Verteuil.

Ces petits «avantages comparatifs» ont le potentiel de donner un petit coup de pouce à l’indice S&P/TSX qui en a bien besoin, en 2016, espère le stratège.

Chez nos voisins du Sud par exemple, les élections présidentielles reporteront toute possibilité de mesures de relance à 2017, au plus tôt, évoque M. de Verteuil.

Vincent Delisle, le stratège de Banque Scotia, voit aussi le plan fédéral de dépenses d’un bon œil, bien qu’il pèse bien peu dans la balance comparativement à l’influence du cours du pétrole sur la performance du S&P/TSX.

À propos de ce blogue

La Sentinelle de la Bourse se veut un blogue pour les investisseurs qui s¹intéressent aux rouages de la Bourse et aux marchés financiers. Son objectif : surveiller et débusquer des repères financiers pertinents pour prendre le pouls des Bourses et ainsi mieux aiguiller les décisions de placement de l¹investisseur.

Dominique Beauchamp
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