Définir l’échec pour trouver le succès

Publié le 02/06/2022 à 11:30

Définir l’échec pour trouver le succès

Publié le 02/06/2022 à 11:30

(Photo : 123RF)

BLOGUE INVITÉ. L’idée de cet article m’est venue il y a quelques semaines lors d’un diner au restaurant avec le président d’une compagnie en technologie qui valsait entre l’idée de mettre à vendre son entreprise dès maintenant, de lever des fonds ou de simplement continuer.

Je tentais de mieux comprendre ce qu’était le succès pour lui. Vendre et donc avoir l’étiquette d’un succès économique? Lever des fonds, car il considère qu’il est trop tôt pour vendre et n’a pas atteint ce qu’il semble définir comme un succès (soit un chiffre X) ou simplement continuer, car pour lui, le succès sera plus possible en ne se diluant pas et en repoussant ainsi probablement le délai pour vendre? Ah, tellement de questions! Le problème, c’est que si la définition du succès, et donc de l’échec, n’est pas claire, il est dur de prendre des décisions.

En tant qu’entrepreneur depuis maintenant près de deux décennies, j’ai fini par mieux définir ce que représente le succès pour moi. Je suis aussi certain que vous vous êtes déjà demandé ce que signifie le succès pour vous aussi. Pourtant, la plupart des entrepreneurs (et la plupart des gens d’ailleurs) ne définissent pas correctement le succès.

Plusieurs des entrepreneurs les plus « réussis » que je connaisse ne se sentent pas performants. Simplement parce qu’il visait une cible sans réellement savoir si celle-ci leur donnerait le sentiment de réussir ou pas! Une fois qu’ils ont atteint la cible, la plupart se sont sentis vides.

Une majorité d’entre eux n’avait pas vraiment fait une différence entre le succès personnel et le succès commercial, et pourquoi cette différence est vraiment importante.

 

Et si le succès était uniquement financier ?

Savez-vous qui a la définition la plus simple du succès? Ceux qui sont là uniquement pour l’argent ! C’est un jeu incroyablement facile à jouer. Fixez l’objectif à un milliard de dollars et vous pourrez toujours décomposer votre réussite en pourcentage. Bon, pour la grande majorité, le pourcentage sera faible, comme probablement moins d’une fraction d’un pour cent. Mais peu importe ! La vie est beaucoup plus facile quand vous savez où vous en êtes.

L'argent peut ou non faire partie de votre équation de réussite, mais il fait certainement partie de votre équation de survie.

Et vous savez ce qui est plus difficile que d'atteindre un objectif financier personnel très élevé ? Vivre avec un objectif financier personnel nettement inférieur. Je sais. J'ai commencé par vivre le premier et j'ai fini par choisir le second.

Choisissez un chiffre qui ressemble à un succès. Si l'argent n'est pas important pour vous, considérez que c'est un bon problème à avoir et vous pourrez tout donner plus tard à votre famille ou des œuvres de charité!

Le bonheur et le succès ne sont généralement pas liés

L'autre extrémité du spectre du succès - à l'opposé de l'argent - est presque toujours le bonheur. Comme dans : "Je me fiche de l'argent, je veux juste être heureux".

Ces deux choses ne sont pas liées.

Aux extrêmes, ce sont des pôles opposés. En d'autres termes, j'ai appris que lorsque vous avez beaucoup plus d'argent que nécessaire, le malheur est généralement un effet secondaire. Lorsque vous avez beaucoup moins d'argent que nécessaire, le bonheur est souvent difficile à trouver.

Le fait est que le bonheur et le succès ne sont généralement pas liés. Comme je le disais plus tôt, je connais plusieurs entrepreneurs qui ont économiquement très bien réussi, mais qui sont très loin du bonheur.

Pourquoi je définis l'échec en premier

Voici la racine du problème. Lorsque vous définissez le succès commercial sur les axes du succès personnel, vous perdrez très probablement. Aux deux.

La vie n'est pas une affaire. La vie n'est pas votre start-up. La vie n'est pas votre page LinkedIn, votre profil AngelList ou votre page Wikipédia (si vous en avez une).

Toutes ces choses - et toutes les choses comme elles - sont importantes (sauf Facebook, je pense que nous pouvons dire en toute franchise dire que votre page Facebook n'est qu'une énorme perte de temps).

Mais s'il y a une chose que j'ai apprise en réussissant et en échouant dans diverses choses, y compris les start-ups, c’est que vous ne pouvez pas aborder le chemin du succès dans les affaires comme dans les autres facettes de votre vie.

Maintenant, j’ai fini par définir ce qu’est le succès dans ma vie et pour être franc, ce n’est pas une définition simple et c’est aussi une cible mouvante.

Aujourd’hui, chaque fois que j'entreprends un nouveau projet, seul ou avec d'autres, je définis d'abord l'échec.

Pour le dire vraiment simplement : je définis d'abord l'échec parce que je ne sais pas vraiment à quoi ressemble le succès, et personne d'autre dans la pièce non plus, mais je le sais quand j'y arrive. Je ne veux pas passer des mois voire des années à me demander si ce que je fais tous les jours mène au succès ou non. C’est le chemin le plus clair vers la frustration !

L'échec, en revanche, est principalement binaire. Si je détermine correctement à quoi ressemble un échec et si je peux l'éviter le plus longtemps possible, je me donne une réelle chance de repérer le succès à l'horizon. Dès que l’aperçois, je peux mettre toute mon énergie à l’atteindre.

Avec cette période assez troublante que nous risquons de vivre, avez-vous défini ce qu’est l’échec pour vous ? La fermeture de votre entreprise ? La perte de vos parts de marché ? Le définir vous aidera à vous assurer d’ainsi éviter l’échec et d’atteindre ensuite le succès !

À propos de ce blogue

L’innovation et l’entrepreneuriat sont deux sujets qui me touchent particulièrement. Depuis mon plus jeune âge, mon TDA/H m'a toujours donné l’impression d’être différent. Ce surplus d’énergie constant est devenu un véritable incubateur à idées. Je partagerai donc avec vous mes réflexions et des histoires inspirantes qui touchent l’innovation, mais aussi la santé mentale des entrepreneurs. Parfois provocant, je m’assurerai de vous sortir de votre zone de confort.

Dominic Gagnon

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