Bourse: doit-on craindre une autre crise financière?

Publié le 17/03/2023 à 07:30

Bourse: doit-on craindre une autre crise financière?

Publié le 17/03/2023 à 07:30

Une succursale de Credit Suisse.

Les déboires de Silicon Valley Bank et de Credit Suisse ne devraient pas trop affecter le système bancaire canadien, selon Steve Bélisle. (Photo: 123RF)

BALADO. Les déboires de Silicon Valley Bank et de Credit Suisse (CSGN, 2,02 francs suisses) sont-ils des cas isolés ou la pointe de l’iceberg?

Selon Steve Bélisle, gestionnaire de portefeuille à Gestion de placements Manuvie, la faillite de Silicon Valley Bank est le résultat de plusieurs éléments spécifiques à l’entreprise, comme le fait que ses activités soient concentrées dans le secteur du financement de sociétés en démarrage (startups). 

«Les dépôts provenaient surtout de startups qui, de par leur nature, procèdent à des rondes de financement avant de dépenser l’argent pour financer leurs activités. Avec la débâcle technologique de l’an dernier, l’accès au capital de ces clients a été restreint et le niveau des dépôts a vraiment beaucoup fondu», explique-t-il.

Steve Bélisle ajoute que Silicon Valley Bank, comme toute banque, réinvestit une partie de ses dépôts dans des titres à revenus fixes. «Avec les grosses hausses de taux d’intérêt, le portefeuille de titres à revenus fixes a subi des pertes importantes. Lorsque la banque a vendu des titres à revenus fixes pour augmenter ses liquidités, elle a réalisé des pertes», dit-il.

Il ajoute que la banque régionale, de par son statut, n’était pas soumise à une réglementation aussi sévère que celle qui est en vigueur pour les géants bancaires américains.

D’après Steve Bélisle, la faillite de Silicon Valley Bank ne présente pas un risque de contagion pour le système bancaire canadien, dont les activités sont beaucoup plus diversifiées. Il croit toutefois que la Banque TD (TD, 79,33$), de par sa participation dans The Charles Schwab Corporation (SCHW, 57,88$ US), est celle qui est la plus exposée au marché américain, sans que cela ne constitue un important problème.

Avec la nervosité entourant la faillite de Silicon Valley Bank et d’autres banques régionales américaines, chaque mauvaise nouvelle peut provoquer une dégringolade importante en Bourse et Credit Suisse l’a appris à ses dépens cette semaine. Steve Bélisle soutient que la banque suisse éprouve beaucoup de difficultés depuis deux ans, étant entre autres empêtrée dans des scandales entourant des anomalies dans ses états financiers.

«Credit Suisse n’avait pas besoin du prêt de plus de 50 milliards de francs suisses. Elle était assez bien capitalisée. Mais les investisseurs ne veulent pas détenir de titres de banques à problèmes», dit-il.

Steve Bélisle explique également qu’il existe plusieurs différences fondamentales entre la crise financière de 2008-2009 et celle qui touche le secteur bancaire en ce moment. «Aux États-Unis, si on parle de qualité du capital, on en a trois fois plus qu’en 2006 ou 2007. On force aussi les banques à maintenir des niveaux de liquidités beaucoup plus importants et on a limité le risque de contagion en ne permettant plus aux grandes banques de détenir des participations dans d’autres institutions financières. Les risques systémiques sont bien moindres», conclut-il.

 

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Denis Lalonde
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