Pourquoi les pdg doivent s'inspirer de Warren Buffett

Offert par Les Affaires


Édition du 16 Mai 2015

Pourquoi les pdg doivent s'inspirer de Warren Buffett

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Édition du 16 Mai 2015

Son génie a été de le reconnaître rapidement et de prendre l'argent généré par les activités traditionnelles de Berkshire dans le textile et de l'investir ailleurs, principalement dans l'assurance. Si cela vous semble évident aujourd'hui, combien de présidents ont le courage de ne plus réinvestir dans leur secteur traditionnel ?

Je n'en connais pas beaucoup.

L'autre grande leçon de gestion de MM. Buffett et Munger est cette détermination à éliminer la bureaucratie. En conservant un siège social réduit à sa plus simple expression, Berkshire Hathaway a réussi l'exploit de ne pas s'alourdir administrativement à mesure qu'elle prenait de l'expansion. Avoir une société ayant un actif de plus de 300 milliards de dollars américains dotée d'un siège social qui compte une vingtaine d'employés est un exploit extraordinaire.

Le corollaire de ce qui précède est aussi crucial : cultiver au maximum l'autonomie, autant chez vos gestionnaires qu'au sein de vos filiales. Chez Berkshire, c'est plus que de l'autonomie ; on pourrait appeler cela du laisser-aller tellement Warren Buffett laisse ses présidents libres et indépendants (ce que Charles Munger décrit comme étant de « l'autonomie extrême »).

Le vrai long terme

Berkshire n'a pas de service des ressources humaines, et les filiales ne subissent pas de processus budgétaire. La centaine d'entreprises (plus de 340 000 employés) qui font partie du conglomérat sont libres de gérer ces tâches à leur façon.

Enfin, Warren Buffett administre Berkshire Hathaway à long terme, vraiment. Tous les présidents de sociétés, que leur capital soit ouvert ou fermé, vous diront qu'ils gèrent à long terme. Sauf que, pour une grande partie d'entre eux, « long terme » signifie 5 ou 10 ans dans le meilleur des cas.

Pour M. Buffett, le long terme s'apparente davantage à l'éternité. Ce dernier a souvent comparé son entreprise à une oeuvre d'art qu'il dessine et conçoit pour l'éternité.

Et ce ne sont pas que des paroles. Même si la société est inscrite à la Bourse de New York, Berkshire ne fait jamais de prévisions financières, évite les fractionnements d'actions et n'accorde pas d'options aux dirigeants et aux administrateurs. Ces derniers achètent des actions, comme vous et moi.

Les présidents ne peuvent pas imiter Warren Buffett de A à Z, leurs situations étant différentes. M. Buffett contrôle Berkshire depuis 1965 avec son bloc de 45 % des actions, ce qui lui a permis de faire ce qu'il voulait. Ce n'est pas le cas de tous les pdg.

Mais il y a beaucoup à apprendre, j'en suis convaincu.

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