Mooney - Orbite: ne suivez pas Claude Lamoureux

Publié le 21/05/2013 à 15:41, mis à jour le 22/05/2013 à 06:32

Mooney - Orbite: ne suivez pas Claude Lamoureux

Publié le 21/05/2013 à 15:41, mis à jour le 22/05/2013 à 06:32

Claude Lamoureux se joint au conseil d'administration de la minière montréalaise.

BLOGUE. La nomination de Claude Lamoureux au conseil d’administration d’Orbite Aluminae a fait bondir le titre en Bourse. Au moment d’écrire ces lignes, il est en hausse de plus de 26% à 0,92

Dans un sens, je comprends cette réaction. M. Lamoureux a été président de la caisse de retraite des enseignants de l’Ontario (Ontario Teachers' Pension Plan) de 1990 jusqu’à sa retraite en 2007. Il a connu une brillante carrière et jouit d’une très bonne réputation. À ce titre, c’est une nomination impressionnante pour Orbite qui profitera de son expertise.

Toutefois, c’est une grave erreur pour un investisseur d’acheter un titre sur cette base. Comme c’est une erreur d’acheter un titre seulement parce qu’un brillant gestionnaire l’a récemment acheté, c’est une erreur d’acheter à la suite d’une nomination au conseil. En un mot, un administrateur, si génial puisse-t-il être, ne fait pas une entreprise. Le monde des affaires est plus compliqué que cela.

Orbite est un titre fort populaire chez les investisseurs québécois. J’ai reçu de nombreux commentaires et questions à son sujet lors des dernières années. J’ai d’ailleurs écrit au moins deux fois sur cette société depuis deux ans, à la suite de demandes de lecteurs.

Le titre a explosé en 2010 jusqu’au début de 2011, ce qui coincide avec son paroxysme sur le plan de la popularité. Depuis son sommet à plus de 5$ en avril 2011, le titre a perdu plus de 80% de sa valeur.

Peu importe le cours en Bourse, l’investisseur doit analyser l’entreprise, ses activités, ses perspectives pour tenter de l’évaluer. C’est la seule façon de déterminer si c’est un achat intéressant.

Or, dans le cas d’Orbite, cela me semble difficile, voire impossible. Certes, plusieurs lecteurs m’ont écrit pour me dire que la société avait une technologie révolutionnaire. Peut-être, mais c’est impossible à déterminer pour quelqu’un comme moi.

D’ailleurs, cela n’a aucun intérêt. En fait, lorsqu’un investisseur rencontre de telles affirmations, mon expérience me dicte que c’est une bonne réaction de se sauver le plus vite et le plus loin possible.

Car ce n’est pas une «technologie révolutionnaire» qui devrait faire titiller les investisseurs, mais bien des «bénéfices révolutionnaires», dans le sens d’élevés et durables. Or, Orbite n’est pas encore rentable. En fait, Orbite lors de son plus récent trimestre clos le 31 mars, n’a aucun revenu.

En fonction de mon approche, c’est suffisant pour reléguer le dossier aux poubelles, car je demande un minimum de cinq années rentables avant même de considérer un titre.

Pourquoi être si sévère ? Parce que les concepts d’entreprises dits «révolutionnaires» sont la très grande majorité du temps très décevants, pour ne pas dire des flops spectaculaires.

J’en ai vus des dizaines, voire des centaines depuis plus de 25 ans et je ne me rappelle pas d’un seul succès notable ! Cela vous donne une idée des probabilités.

Maintenant, peut-être que vous, en raison de votre expertise spéciale, êtes capable d’évaluer concrètement le potentiel de revenus et de bénéfices d’Orbite dans les prochaines années. Si c’est le cas, la nomination de M. Lamoureux devrait vous encourager.

Mais pour tous les autres qui lisez ces mots (soit 99% des lecteurs), acheter Orbite est du domaine de la pure spéculation. Et vous savez ce que j’en pense...

Bernard Mooney

 

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