Le fascinant Charlie Munger

Publié le 12/03/2014 à 09:48

Le fascinant Charlie Munger

Publié le 12/03/2014 à 09:48

Charlie Munger, grand ami de Warren Buffett, à droite. Photo: Bloomberg

Si vous voulez un modèle dans votre vie d’investisseur, je vous recommande de suivre l’exemple de Charlie Munger, le partenaire de Warren Buffett. C’est un choix exigeant, je l’admets, qui n’est pas pour tout le monde. Toutefois, si vous le faites, ce n’est pas seulement votre situation financière qui s’améliorera à long terme, mais toute votre vie.

Mes lecteurs savent que je voue une grande admiration envers M. Buffett. Mais, moins savent que son partenaire et ami de toujours, Charles T. Munger, est tout aussi admirable et peut-être plus. La grande différence entre les deux, c’est que M. Munger, depuis plusieurs années, a mis la pédale douce sur le placement pour approfondir d’autres domaines.

Une fois devenu milliardaire, il a pris ses distances de la direction de Berkshire Hathaway (où il est toujours vice-président du conseil), pour entre autres investir de son temps dans des activités philantropiques. Il a aussi une soif insatiable de sagesse, ce qui le rend encore plus fascinant.

Ce que peu de gens savent, c’est qu’il est impliqué depuis plusieurs années dans le Daily Journal, un journal visant le marché des avocats sur la Côte-Ouest américaine où il est président du conseil et administrateur depuis 1977. Il possède un peu plus de 51 000 actions, soit 3,7%.

Sa présence s’est faite sentir lors de la crise financière il y a cinq ans alors qu’ il a profité de la panique pour investir une partie de l’encaisse du Daily Journal en Bourse. Fidèle à son habitude, il a acheté seulement deux titres (en plus d’une obligation corporative).

Selon mes observations, il a d’abord investi un premier 15,5M$US en 2009, un autre 11M$US dans l’exercice suivant et environ 20M$US en 2012. Au total, il a placé 44,8M$ US dans ces deux titres et ils valaient, au 30 juin, 128M$US!

D'après Dataroma, ces deux titres sont Wells Fargo (Daily Journal possède près de 1,6 million d’actions) et Banc of America (2,3 millions).

M. Munger a passé sa vie à prêcher la concentration dans les occasions qui correspondent à son cercle de compétence. Or, il a profité de la crise pour acheter deux banques perçues comme étant en grave difficulté. Lui et M. Buffett ont déjà possédé une banque; alors, on peut prendre pour acquis qu’ils connaissent bien ce secteur.

Je vous le garantis : cela vaut la peine d’étudier Charlie Munger.

Bernard Mooney

P.S. Pour approfondir ce phénomène, je vous recommande le livre «Poor Charlie’s Almanack : The Wit and Wisdom of Charlie T. Munger», écrit par son ami Peter D. Kaufman qui est également sur le conseil du Daily Journal.

 

Blogues similaires

Canada Goose : le coup de froid

Édition du 26 Janvier 2019 | François Pouliot

CHRONIQUE. Le Canada a bon nom à l'étranger. Utilisons-le pour tenter de donner du levier à nos produits. Bonne ...

Shopify: prochaine victime de la malédiction boursière canadienne?

BLOGUE INVITE. Shopify est-elle différente des Nortel, Research in Motion, Valeant, Barrick Gold et autres?

Encore trop tôt pour sauter dans l’arène

Édition du 14 Juin 2023 | Dominique Beauchamp

ANALYSE. Les banques canadiennes pourraient rester sur le banc des pénalités quelque temps encore.