Ce qu'il ne faut surtout pas oublier

Publié le 11/12/2014 à 09:52

Ce qu'il ne faut surtout pas oublier

Publié le 11/12/2014 à 09:52

Photo: Shutterstock

C’est déjà mon dernier blogue. L’année passe vite et c’est le temps de se rappeler quelques vérités fondamentales.

D’abord, je me pince fréquemment devant la performance boursière depuis 2009. Il y a bien eu des mouvements baissiers significatifs, comme en 2010 et en 2011 (qu’on a tendance à oublier), mais en général, les investisseurs à long terme ont été généreusement récompensés.

Une partie de moi attribue cela à la chance, l’autre à un mélange de rationalité et d’obstination. Je me rappelle cette période de 2005 à 2008 où je ne comprenais pas vraiment ce qui se passait dans les marchés financiers. On achetait de l’or, du pétrole, des ressources et on était en amour, voire en pamoison devant le dollar canadien et le Canada….

Plusieurs voyaient le pétrole à 200$US, 300$US ou 400$ US le baril…le prix de l’or à 5000$US l’once et le dollar canadien à 1,20$US.

«Tu ne comprends pas Bernard, c’est une nouvelle ère…», me disait-on, me criait-on en fait.

Je savais qu’il s’agissait de mots dangereux. Et la crise financière a fracassé en millions de miettes cette vision, ce fantasme.

Depuis, c’est l’exact opposé, avec l’écroulement des matières premières, du pétrole et de notre dollar. Oups.

Pour moi, c’est un retour à la raison, à la normalité, car j’ai appris que cette fois, ce n’est pas différent, ce n’est jamais le cas.

Sauf que j’ai appris aussi que le contexte peut changer rapidement, brusquement en fait, faisant basculer violemment ce qu’on prenait pour acquis. C’est vrai dans la vie, la précarité ayant une bonne place dans la condition humaine. Et tellement vrai dans les marchés financiers aussi.

On en a un exemple poignant cette année alors que l’indice S&P/TSX a explosé de plus de 2000 points lors des huit premiers mois de l’année. Difficile de ne pas croire qu’on fera beaucoup d’argent lorsqu’une Bourse explose de près de 15%. Or, depuis, le S&P/TSX a presque tout perdu ses gains (il ne reste que 200-300 points ou un maigre 2%).

C’est ce qui me frappe le plus actuellement et qui ajoute un parfum de prudence et d’humilité devant la belle performance des dernières années. Oui, les investisseurs que nous sommes ont fait beaucoup d’argent, mais rien n’est gagné, car tout peut changer tellement rapidement.

C’est ce qu’il ne faut jamais oublier: tout peut changer vite, très vite.

MERCI.

Ce qui m’amène aussi à un devoir singulier, soit celui de vous remercier très chaleureusement. Merci de me lire aussi régulièrement, en aussi grand nombre et aussi de communiquer avec moi vos impressions, commentaires, suggestions et questions.

J’ai constaté à ce sujet un rehaussement spectaculaire dans la qualité des interventions provenant de mes lecteurs, que ce soit de ce blogue ou de la chronique hebdomadaire dans le Journal. Laissez-moi vous expliquer un peu plus….

Il y a cinq ou six ans (et même 10 ans), je recevais de nombreuses questions et suggestions sur des thèmes reliés à la spéculation, le «day-trading» et autres manifestations de la maladie de l’investissement à court terme ou tout simplement pas sérieux. En 2014, je ne pense pas avoir reçu un seul de ces messages. Ce qui est tout simplement exceptionnel.

Et ce qui me pousse à croire que mes lecteurs sont dans une classe à part (pour avoir lu des commentaires publiés sur des sites de médias américains, je peux vous dire que cela ne vole pas toujours très haut…).

Warren Buffett a souvent dit qu’une direction attire les actionnaires qu’elle mérite, par ses décisions et sa façon de communiquer. Je constate que c’est peut-être un peu le même phénomène avec l’écriture.

J’ai donc le devoir de vous remercier très sincèrement pour votre fidélité. Merci.

Enfin, je vous souhaite de très joyeuses Fêtes et une nouvelle année remplie des richesses les plus importantes pour vous.

Joyeux Noël.

Bernard Mooney

 

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