Buffett révèle comment transiger son titre

Publié le 28/02/2015 à 16:45

Buffett révèle comment transiger son titre

Publié le 28/02/2015 à 16:45

Photo: Bloomberg

Dans son rapport annuel publié samedi, Warren Buffett révèle des points de repère clés pour acheter et vendre les actions de sa société Berkshire Hathaway, ce qui est fort surprenant pour un dirigeant qui n’a jamais cherché à encourager les investisseurs à transiger son titre.

Mais avant de parler de cet aspect de son message, revenons quelques instants sur les résultats de Berkshire pour son quatrième trimestre et aussi pour 2014.

À son trimestre clos le 31 décembre, les sociétés de Berkshire Hathaway ont généré des bénéfices d’exploitation de 4 milliards de dollars (G$) US par rapport à 3,8G$US en 2013, pour une augmentation de 5%. Pour l’exercice au complet, les bénéfices ont crû de 9,3% à 16,5G$US, une performance très acceptable pour une société de la taille de Berkshire.

Lisez l'article qui résume les faits saillants de la lettre annuelle de Warren Buffett

Ces bénéfices ne tiennent pas compte des gains et pertes réalisés à la vente de placement et de produits dérivés. En tenant compte de ces éléments, Berkshire a augmenté sa valeur comptable de 8,3% en 2014, à 146 186$US par action de catégorie A (97,46$US par action B). C’est conforme selon moi aux attentes qu’un actionnaire devrait avoir à long terme pour la société de Warren Buffett.

Berkshire a terminé 2014 avec plus de 63G$US en encaisse, malgré des investissements de 15G$US dans ses activités et des acquisitions totalisant près de 8G$US. Cela donne une idée de sa solidité financière exceptionnelle.

Le rapport annuel marque le 50e anniversaire de la prise de contrôle de Berkshire Hathaway par Warren Buffett et Charles Munger. Pour souligner cet anniversaire, le rapport contient les visions de MM. Munger et Buffett concernant leurs réalisations depuis 50 ans et aussi des perspectives pour les 50 prochaines années.

Ces textes ont été écrits de façon indépendante par les deux dirigeants qui n’ont pas changé un mot de son commentaire après avoir lu ce que l’autre a écrit.

Je vous recommande chaudement la lecture de ces deux textes car ils n’ont pas déçu, en particulier M. Munger. Je n’ai pas l’espace pour en parler beaucoup ici (je le ferai dans ma chronique dans le journal).

Je me contenterai ici de mentionner ma surprise en lisant les paramètres que révèle M. Buffett concernant son titre. «Les investisseurs qui achètent Berkshire à un prix modestement plus élevé que celui auquel la société rachèterait de ses actions devraient réaliser des gains après une période de temps raisonnable», écrit M. Buffett dans son commentaire.

Le conseil d’administration de Berkshire Hathaway a annoncé qu’il rachèterait de ses actions si le titre se vendait avec une prime de seulement 20% par rapport à sa valeur comptable. Selon M. Buffett, voilà la prix où son titre est un achat.

Plus tard, il ajoute «Si le prix d’achat est inhabituellement élevé, à un prix disons approchant deux fois la valeur comptable, l’investisseur pourrait avoir à attendre plusieurs années avant de réaliser un profit». Autrement dit, à deux fois sa valeur comptable, le titre est cher, selon Warren Buffett.

En utilisant les données du 31 décembre, le titre serait un achat flagrant à environ 117$US l’action B (1,2 fois sa valeur comptable de 97,46$US); le titre se vend environ 147$US. Par contre, il est cher à environ 195$US, soit 32% de plus que le cours actuel.

Évidemment, M. Buffett y va de son avertissement classique à savoir que si vous pensez vendre le titre à court terme (un ou deux ans après l’achat), il ne peut donner aucune assurance de gain peu importe le prix d’achat.

Bernard Mooney

 

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