À une poignée de main de Bill Gates...

Publié le 25/06/2020 à 08:30

À une poignée de main de Bill Gates...

Publié le 25/06/2020 à 08:30

Bill Gates

Bill Gates (Photo: Getty images)

BLOGUE INVITÉ. Sans que je ne puisse l’imaginer de quelque façon que ce soit, c’est en ramassant quelque chose par terre, lors d’un voyage à l’étranger, qu’allait s’amorcer la théorie des six degrés de séparation.

Selon la définition de l’encyclopédie universelle Wikipédia, cette hypothèse évoque la possibilité que toute personne sur la planète peut être reliée à n’importe quelle autre, au travers d’une chaîne de relations individuelles comprenant au plus six maillons. Du coup, ce phénomène, aussi appelé théorie des six poignées de main, me permettrait d’être reliée à nul autre que Bill Gates… Voici l’histoire et surtout la morale que j’en ai tirée.

Ma copine et moi avions pris le déjeuner avec un petit groupe de vacanciers. Plus tard dans la journée, nous nous étions tous donnés rendez-vous sur une plage encore à l’état sauvage. Pas d’hôtel ni de villa… que le ciel bleu, une mer turquoise et du sable blanc à perte de vue. Au bout d’une longue marche, et par un des hasards les plus marquants de ma vie, mon regard s’était soudainement posé sur un cent noir qui gisait au sol. Il était là, seul et à moitié visible, dans ce décor immense où, de toute évidence, il n’avait pas sa place. Bercé par les vagues qui venaient le toucher, il risquait à tout moment de disparaître pour l’éternité. Pourtant, c’est dans ma main qu’il s’est finalement retrouvé.

 

L’heureuse élue…

«Regardez ça, c’est une cenne de chance!», m’étais-je exclamée avec enthousiasme. Dave, un ingénieur en informatique qui s’était joint à nous pour la promenade, avait gratté une partie du vert-de-gris pour me dire l’année qui était imprimée sur ma pièce de monnaie. Puis, d’un grand coup de bras, et à mon grand désarroi, il la relança dans l’océan. «Mais qu’est-ce que tu as fait? C’était mon cent de chance!», lui avais-je lancé. Il se contenta de me demander comment je pouvais croire à une telle chose. Visiblement irritée, je n’avais pas vraiment voulu poursuivre la discussion.

 

Ça ne change pas le monde, sauf que… 

Le jour suivant, ma copine et moi sommes retournées sur cette même plage. Puis, l’inimaginable se produisit. Croyez-le ou non, sans même la chercher, la fameuse pièce d’un cent est réapparue. Si ce n’est pas ça la chance, je me demande bien ce que ça pourrait bien être... Sur le chemin du retour, j’ai pris la décision que j’irais reparler de tout ça à l’ingénieur informatique. «Oui, c’est bien la même pièce qu’hier, elle porte la même date et je vois encore où j’ai gratté le vert-de-gris...», m’avait-il dit sans avoir l’air surpris. Puis rapidement, il s’était remis à taper sur le clavier de son ordinateur portable. 

«Mais ça te prend quoi pour t’émerveiller? Il faudrait que tu rencontres Steve Jobs ou Bill Gates?», lui lança ma copine, l’air découragé. Du coup, son regard devint plus lumineux que le soleil. L’ingénieur alla même jusqu’à esquisser un mystérieux sourire qui semblait vouloir nous dire quelque chose. Et ce quelque chose, c’est en faisant des recherches sur Google que nous l’avons appris. Nous avons découvert l’histoire de Dave et de son entreprise dans l’une des éditions du prestigieux magazine Forbes. Dans l’article, on y apprenait, entre autres, que Microsoft figurait parmi ses plus gros clients.

Ce soir-là, nous avons pris le dîner avec Dave. Je lui ai avoué avoir «googlé» son nom; il m’a avoué avoir aussi «googlé» le mien. Nous avons parlé d’entrepreneuriat, d’informatique et de ses rencontres d’affaires mensuelles avec Bill Gates. Nous avons même finalement réussi à échanger nos points de vue sur le concept de la chance. 

Le jour de son départ, Dave m’a donné ses coordonnées sur un bout de papier. «Anne, ça me ferait plaisir que tu viennes me visiter. Je pourrais te présenter Bill si tu veux.»

 

Chanceuse vous dites?

Ce que j’ai décidé de faire lorsque j’ai retrouvé la fameuse pièce de monnaie, c’est-à-dire tenter de relancer une discussion avec l’ingénieur en informatique, est de loin la chose la plus importante à retenir dans cette histoire. 

On a souvent tendance à s’éloigner rapidement des gens qui n’ont pas les mêmes croyances ou idées que nous. Sans le savoir, ça nous prive peut-être d’un accès supplémentaire à la fabuleuse théorie des six degrés de séparation.

Mais chose certaine, cenne de chance ou théorie des six poignées de main ou pas, c’est toujours à nous de faire notre propre chance.

 

À propos de ce blogue

«Je suis devenue une entrepreneure le jour de mon congédiement. L’instinct de survie, mon audace et mes paiements à la fin du mois ont figuré parmi mes plus grands actifs. Depuis, j’encourage les gens à aller au bout de leurs rêves et de leurs ambitions à titre de productrice et animatrice télé, conférencière, chroniqueuse et cofondatrice du mouvement Adopte inc. qui vient en aide à la relève entrepreneuriale. Et maintenant, à titre de blogueuse!» Anne Marcotte est cofondatrice du mouvement Adopte Inc et productrice du Groupe Vivemtia inc.

Anne Marcotte