Serez-vous tentés de couper le câble, cet automne?

Publié le 19/08/2019 à 12:38

Serez-vous tentés de couper le câble, cet automne?

Publié le 19/08/2019 à 12:38

BLOGUE. Comme le reste de l’année 2019, l’automne qui approche s’annonce plus chaud qu’à la normale. Ça tient aussi pour la rentrée télévisuelle, où l’action se passe moins au petit écran que du côté d’Internet, où des joueurs parmi les plus importants de l’industrie américaine se positionnent afin de rivaliser avec Netflix, qui tentera de conserver son trône coûte que coûte.

Certains de ces services débarqueront chez nous dès le jour 1, ce qui, même si le français demeure encore et toujours le parent pauvre dans cette tendance, risque de faire réagir plus d’un téléspectateur québécois déjà rompu à ce virage web de la vidéo. Bell, Vidéotron et même Radio-Canada, qui après tout vend un abonnement à son service multiplateforme ICI Tou.tv, voient donc leur relative hégémonie menacée par ces nouveaux venus.

Au-delà de la vidéo sur demande, on risque de voir la vente de terminaux numériques bondir, d’ici Noël. L’Apple TV profitera non seulement de sa propre source de contenu éponyme, mais aussi de celles d’autres producteurs, comme Disney. Roku, un petit joueur indépendant qui se positionne comme l’agrégateur de choix de tous ces services web «légitimes», est perçu par plus d’un analyste comme celui qui pourrait s’en tirer le mieux, dans cette éclosion de nouveaux joueurs.

N’oublions pas Amazon, qui a des Fire TV sous plusieurs formes et qui n’hésite pas à vendre ses produits au rabais, quand sa direction flaire le bon filon. Ni les Sony et Microsoft de ce monde, qui intégreront certains de ces services à leurs consoles de jeu vidéo.

Disney+

Comme si la marque Disney (et ses nombreuses princesses…) n’était pas déjà assez forte, Disney+ comprendra aussi les productions de la 21st Century Fox (incluant les Simpsons à volonté), de Marvel et de Pixar, ainsi que tout le contenu lié à Star Wars. Le studio hollywoodien empile les superproductions plus rapidement que tout autre studio depuis le début de l’année, et les titres à venir laissent présager une déferlante de films et de séries en tout genre qui pourrait faire de Disney le plus sérieux concurrent à Netflix.

On savait déjà que Disney+ allait être lancé aux États-Unis le 12 novembre prochain, à un tarif mensuel de 6,99$US. Aujourd’hui, sa filiale internationale a confirmé la disponibilité de l’application sur les appareils d’Apple, Google, Microsoft, Roku et Sony dans d’autres pays, dont le Canada, à partir de la même date.

Le prix au Canada sera de 8,99$ par mois, ou 89,99$ par an. Sa venue au pays laisse présager qu’on aura droit aux versions adaptées en français de ses diverses productions. Ça cadre en tout cas avec la stratégie résumée en une phrase prononcée par le PDG de Disney, Bob Iger, plus tôt cet été : «À ce prix, il sera difficile d’y résister». Des millions de téléspectateurs risquent de signifier leur accord dès le 12 novembre au matin.

HBO Max

HBO est la propriété du groupe Warner Media, qui regroupera tout son contenu sous l’égide d’une seule et même application, dès cet automne. Appelée HBO Max, elle aura comme fer de lance la série Game of Thrones (Le Trône de Fer), et ses nombreuses séries dérivées à venir (on a déjà indiqué qu’il y en aura au moins cinq).

HBO Max comptera aussi sur la sitcom Friends, qui a pris plusieurs rides, ce qui ne semble pas gêner un important contingent de (plus) jeunes téléphages qui commencent à peine à découvrir les frasques de six New-Yorkais ayant connu les glorieuses années de la chaîne NBC durant les années 1990. HBO Max coûtera cher, par contre. HBO Now, déjà en place, coûte 14,99$ par mois aux États-Unis.

Il a été promis qu’on continuera d’avoir droit au contenu de HBO au Canada, mais la formule exacte n’est pas encore connue. Avant d’être rapatriée à la maison, la série Friends était sur Netflix, et pourrait le demeurer pour les abonnés canadiens, qui jouissent d’un catalogue différent des abonnés américains, sur cette plateforme.

De son côté, Bell a garanti que le Trône de Fer continuerait de figurer au catalogue de son propre service, Crave, qui a les droits exclusifs de diffusion des séries de HBO au Canada. Mais Crave n’est pas donné. Pour profiter du contenu de HBO, ça coûte 19,98$ par mois.

Apple TV+

Le récepteur numérique Roku est né de la volonté de créer un terminal pour le service Netflix, mais les deux n’ont jamais existé sous la même raison sociale.

Un peu comme Amazon et son service Prime Video, le nouveau service Apple TV+ aura donc un certain avantage sur la concurrence puisqu’il sera facilement accessible à partir des divers appareils d’Apple, incluant son Apple TV. Cupertino ne manquera pas de mélanger son offre afin que le contenu payant soit mis en vitrine aux côtés de contenu accessible gratuitement, lequel attirera les curieux.

Déjà, et avec une certaine ironie, on sait qu’une des premières séries phares d’Apple TV+ sera une émission caricaturant le quotidien d’une émission de télé matinale. Steven Spielberg et d’autres grosses pointures de Hollywood ont aussi été confirmés pour l’automne.

Apple a l’habitude de réserver des surprises jusqu’à la dernière minute, et a les poches profondes. Il faudra voir comment s’échelonnera son investissement dans du contenu original, en plus d’intégrer celui provenant d’autres applications de vidéo en ligne, qu’elles soient complémentaires (CNN, DAZN, etc.) ou concurrentes (Disney+, Netflix, etc.).

Si on se fie aux rumeurs, on saura le 10 septembre prochain quel sera le prix d’abonnement d’Apple TV+. Là encore, Apple pourrait être tentée de créer un super-abonnement unifié pour tous ses services, à la manière d’un Amazon Prime. Des spécialistes ont déjà informellement fixé à trois le nombre idéal d’abonnements que les foyers nord-américains devraient compter, à terme. Si Apple veut faire partie du trio, il faudra songer à afficher un tarif compétitif, chose qui n’est pas toujours le cas avec ses services (pensons seulement à iCloud…).

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À propos de ce blogue

Autrefois, on appelait ça de l'électronique mais de nos jours, les nouvelles technologies vont bien au-delà des transistors et des circuits imprimés. Des transactions bancaires à l'écoute en rafale d'émissions de télé les plus populaires, la technologie est omniprésente. Et elle comporte son lot de questionnements. Journaliste spécialiste des technologies depuis bien avant l'avénement du premier téléphone intelligent, Alain McKenna a observé cette évolution sous tous ses angles et livre ici ses impressions sur le sujet.

Alain McKenna
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