Linksys Velop: a-t-on (enfin!) trouvé la solution aux fameux problèmes de connexion WiFi?

Publié le 25/01/2017 à 10:17

Linksys Velop: a-t-on (enfin!) trouvé la solution aux fameux problèmes de connexion WiFi?

Publié le 25/01/2017 à 10:17

Une borne WiFi Velop de Linksys. (Photo: Linksys)

Avec des routeurs modulaires, les fabricants espèrent mettre fin à la couverture inégale des réseaux sans fil à la maison… ou au bureau.

Depuis la mi-janvier, Linksys propose la gamme Velop de routeurs modulaires au Canada qu'elle a dévoilés au CES juste avant. Elle n'est pas seule en son genre. Netgear propose les Orbi depuis quelques mois déjà. Chez nos voisins du sud, c’est la startup Eero qui a lancé le bal, il y a plus d’un an. Depuis, même Google, avec ses routeurs bêtement appelés Google Wifi, est du lot. TP-Link vient tout juste d’annoncer sa propre gamme de routeurs modulaires, appelée Deco.

Le concept: en recourant à plusieurs routeurs dispersés dans différentes pièces d’un même bâtiment, la couverture sans fil est plus égale partout. La bande passante ne souffre pas non plus du relais d’un routeur à l’autre, contrairement à ce qui se produit quand on ajoute des relais WiFi à un seul routeur traditionnel. Une solution au WiFi de qualité inégale, ou simple façon de forcer les gens à s'acheter un, deux, ou trois nouveaux routeurs?

Du WiFi mur à mur… et même plus

Par exemple, les Velop sont des routeurs tri-bande (à trois antennes sans fil) qui peuvent ainsi créer trois réseaux séparés (deux plus rapides sur la bande 5 GHz, un plus accessible sur la bande 2,4 GHz). Un des réseaux 5 GHz est invisible, réservé à la connexion entre chacun des routeurs Velop, afin de partager une connexion internet unique à tous les points d’accès sans dégradation de la bande passante. Car normalement, quand on ajoute un pont (avec ou sans fil) à un réseau, le routeur divise la bande passante, ce qui réduit la qualité de la connexion à partir de ce même pont.

Pas de ça, donc, avec les Velop, qu’on a pu essayer ces dernières semaines. Et comme chaque routeur est un point d’accès distinct, le signal peut ainsi être renforcé là où c’est nécessaire. Du WiFi dernier cri (la norme 802.11 ac) et du plus accessible (802.11 b/g/n), pour une compatibilité optimale. Dans le cas du WiFi 802.11 ac, le débit théorique maximal est de 2,2 gigabits/seconde.

Chaque borne Velop cache, sous sa base, deux ports Ethernet et une prise d’alimentation électrique. On branche le modem Internet dans un port d’un des routeurs, et tout autre appareil Ethernet dans les autres ports. Les plus branchés peuvent ajouter un commutateur à l’équation pour relier plus d’appareils câblés au réseau.


Vidéo explicative (en anglais) du fonctionnement des routeurs Velop de Linksys. (Vidéo: Linksys)

En as-tu vraiment besoin?

Autrement dit, on peut facilement troquer un routeur WiFi traditionnel pour un duo ou un trio de Velop. À condition d’y mettre le prix : Linksys détaille ses produits ainsi: 250$ pour une seule borne, 500$ pour une paire, et 650$ pour un trio.

La logique: un condo n’a besoin que d’une borne. Un bungalow, deux. Un gros cottage, ou un bureau à plusieurs pièces, une PME, par exemple, pourrait préférer en avoir trois.

À ce prix, toutefois, la question qui se pose est évidente. Et espérons qu’elle n’ait pas été déposée par le collègue Pierre-Yves McSween: en as-tu vraiment besoin? Car pour bien faire, on a mis à l’essai les Velop aux côtés d’un routeur Archer C3200 de TP-Link, une marque méconnue, mais qui surprend toujours avec des produits pas trop chers, mais néanmoins efficaces.

À 300$, le routeur Archer C3200 est aussi un routeur tri-bande. Il est doté de six antennes (une paire par réseau, donc), pour maximiser sa portée. Et on peut gérer les trois réseaux à sa guise. Donc, on peut en réserver un pour les éventuels ponts WiFi logés ailleurs dans la maison. Ou pour les appareils de bureau (PC, imprimante, etc.). Ou pour les consoles de jeu vidéo. Il possède en outre 4 ports Ethernet et un port USB.

C’est un bourreau. Il fait tout. Sauf rendre les choses simples: sa configuration se passe via une interface web qui ne mettra pas tout le monde à son aise.

Linksys, par contre, a pensé à ça. L’application pour configurer les Velop (exclusivement mobile, Android et iOS) simplifie la tâche à sa plus simple expression. Branchez, nommez, sécurisez. C’est tout.

C’est un peu simpliste, en fait. On aurait aimé pouvoir personnaliser les adresses IP du réseau, chose actuellement impossible. Sinon, cette simplicité touche la cible: pas de casse-tête, tout fonctionne en quelques instants.

Le routeur Archer C3200 de TP-Link. (Photo: TP-Link)

Et le WiFi?

Ironiquement, la portée de chaque borne Velop est déjà très bonne. À deux ou à trois, elles couvriront non seulement toutes les pièces de la maison, mais au besoin, la terrasse et le cabanon. C’est le kit de départ pour la maison connectée: les portes de garage WiFi, même les caméras de sécurité extérieures qui se logent au fond de la cour vont en bénéficier grandement.

La façon dont les Velop gèrent le WiFi pénalise aussi grandement les appareils sans fil un peu âgés. À moins d’être compatibles avec le WiFi 802.11 ac dernier cri, leur débit ne sera pas toujours optimal. Cela dit, «quand ça marche, ça marche»: le débit maximal des Velop est comparable à celui des routeurs les plus performants (comme celui de TP-Link) sur le marché.

C’est un peu contradictoire: les Velop sont des routeurs destinés aux gens peu familiers avec les gadgets, qui s’avèrent surtout utiles quand on équipe sa maison de tous les derniers appareils sans fil. On voit mal pourquoi on n’achèterait qu’un seul Velop, d’autres routeurs à performance comparable étant vendus à moindre prix. Le routeur Archer C3200 de TP-Link fait aussi bien, même avec de nombreux appareils WiFI dans la pièce, tout en offrant davantage de réglages avancés.

En lot, les routeurs modulaires remplissent leur mission: la couverture WiFI est maximisée, dans plusieurs pièces d’un même édifice. Les plus astucieux pourraient partager une même connexion à internet avec les voisins d’un triplex. Pourquoi pas! Après tout, la bande passante de chaque borne est maximale. Reste à avoir le bon débit au niveau de l’accès à Internet. Une autre bonne façon de sauver des sous sur ses outils de communication!

On peut imaginer que ça fait de ces routeurs modulaires des appareils qui seront à la fine pointe du WiFi pour encore un bon bout de temps. Il le faut, pour justifier leur prix de détail. Les bornes Google Wifi coûtent moins cher, mais ne sont pas vendues au Canada. Linksys a au moins cet avantage-là.

À tout le moins, en attendant le «WiFi 802.11 ax» de 2018 et son débit théorique de 10 gigabits/seconde…

À propos de ce blogue

Autrefois, on appelait ça de l'électronique mais de nos jours, les nouvelles technologies vont bien au-delà des transistors et des circuits imprimés. Des transactions bancaires à l'écoute en rafale d'émissions de télé les plus populaires, la technologie est omniprésente. Et elle comporte son lot de questionnements. Journaliste spécialiste des technologies depuis bien avant l'avénement du premier téléphone intelligent, Alain McKenna a observé cette évolution sous tous ses angles et livre ici ses impressions sur le sujet.

Alain McKenna
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