Pourquoi la vente de BCE à Teachers' pourrait échouer

Publié le 08/11/2008 à 00:00

Pourquoi la vente de BCE à Teachers' pourrait échouer

Publié le 08/11/2008 à 00:00

Par Jean Gagnon

BCE et Teachers' continuent de claironner que la privatisation aura lieu comme prévu autour du 11 décembre et que les actionnaires de BCE recevront 42,75 $ par action. Mais le titre languit toujours à environ 35 $. Est-ce parce que ces gens-là nous mentent ?

En achetant maintenant l'action de BCE, on peut réaliser un gain de plus de 20 %. Qu'en pensez-vous ?

- B.T.

Le gain potentiel est alléchant, j'en conviens. Mais attention, une telle occasion ne vient pas sans risque.

Si la transaction échoue, le titre pourrait chuter rapidement sous 30 $. Ce n'est pas parce que BCE et Teachers' affirment que la transaction s'effectuera comme prévu qu'il faut se précipiter pour acheter les actions de BCE.

En fait, la caisse de retraite ontarienne n'a pas le choix de se montrer optimiste, car il lui en coûterait 1 milliard de dollars (G$) pour rompre son engagement d'acheter BCE.

De plus, si elle tentait de se soustraire à son engagement, Teachers' verrait sa réputation ternie, ce qu'elle veut éviter à tout prix compte tenu que les caisses de retraite effectuent régulièrement des opérations de fermeture du capital. Elle ne veut sûrement pas s'aliéner les partenaires éventuels dans d'autres transactions.

Cela dit, ce sont les banques appelées à financer la transaction qui pourraient faire avorter la vente de BCE.

Citigroup, Deutsche Bank et Royal Bank of Scotland (RBS), trois des plus grandes banques au monde, sont les principales institutions qui se sont engagées à fournir le financement de plus de 30 G$ nécessaire à la transaction.

Bien que leur engagement soit ferme, ces banques retireraient un avantage financier certain à ce que la transaction ne se réalise pas. De plus, ces banques sont secourues actuellement par les gouvernements, ce qui rend ces transactions difficiles à justifier.

Par exemple, RBS devra avancer environ 8 G$ aux acheteurs. Les conditions de ce prêt ont été établies il y a plus d'un an. La crise du crédit a eu un double effet, soit de faire dégringoler la valeur de ce prêt et de réduire les liquidités dont disposent les banques pour effectuer ces prêts.

Un banquier d'affaires montréalais bien au fait de ce type de transaction m'a indiqué que le jour même où RBS consentira le prêt à Teachers', elle devra inscrire une perte d'environ 20 % de la valeur du prêt, soit 1,6 G$.

Or, le gouvernement britannique vient de souscrire au capital de RBS. Acceptera-t-il de subir une telle perte sur un prêt servant à financer une transaction entre des sociétés canadiennes ?

Nous vivons une époque hors de l'ordinaire dans le monde bancaire. Ce qui était impensable l'année dernière, comme le retrait de RBS d'un engagement comme celui qui la lie à Teachers', est devenu plausible.

On peut raisonnablement envisager le scénario suivant : les banques se retirent du dossier et remboursent à Teachers' la pénalité de 1 G$ qu'elle devra verser si elle renonce à la transaction. Cela coûtera environ 330 millions de dollars à chacune des banques (au lieu d'une perte de 1,6 G$ dans le cas de RBS) et elles conserveront leurs liquidités.

Elles s'exposeront bien sûr à des poursuites de la part de Teachers' et de BCE. Mais comme ces poursuites risquent de s'éterniser, ça ne devrait pas arrêter les dirigeants de ces banques, qui préféreront probablement se concentrer sur les problèmes immédiats.

Où trouver les cotes du pétrole et des métaux

Où puis-je trouver les bonnes cotes pour les prix du pétrole, de l'or, ainsi que des principaux métaux, afin de pouvoir mieux comprendre l'évolution des indices boursiers et des différentes entreprises ? Est-ce que ces prix sont fixés une fois par jour, ou varient-ils continuellement durant la journée ?

- Pierre Savard

Je vous suggère le site www.kitco.com. Vous y trouverez toute l'information que vous désirez, ainsi que des nouvelles et des avis d'experts. Le pétrole et l'ensemble des métaux se négocient quotidiennement sur des marchés à terme. Ainsi, leur prix varie continuellement durant la journée.

jean.gagnon@transcontinental.ca

À la une

Tesla: chute de 55% du bénéfice net au 1T

Il y a 19 minutes | AFP

Les ventes de véhicules électriques toujours «sous pression», dit le groupe.

Spotify passe dans le vert au 1T à 168 millions d'euros

08:49 | AFP

Depuis sa création il y a 18 ans, la plateforme n’a jamais affiché de bénéfice net sur l’ensemble d’une année.

Equifax Canada teste l'ajout de l'historique du loyer dans la cote de crédit

L’agence soutient qu’elle a testé de petits volumes de données sur le paiement des loyers pour évaluer leur pertinence.