Le risque, la ténacité et bientôt le million

Publié le 22/09/2012 à 00:00, mis à jour le 20/09/2012 à 14:00

Le risque, la ténacité et bientôt le million

Publié le 22/09/2012 à 00:00, mis à jour le 20/09/2012 à 14:00

Jeunes et doués, ils ont décroché des emplois convoités dans de grandes firmes de comptabilité à Montréal à la fin de leurs études. Mais voilà que cinq ans plus tard, en 2002, Nathalie Niemeyer et Roberto Di Guglio ont pris la clé des champs pour devenir entrepreneurs dans une vieille grange à Saint-Jean-Port-Joli, dans le Bas-du-Fleuve.

On leur a prédit l'échec, mais 10 ans plus tard, Le Moule à Sucre, qui regroupe trois boutiques spécialisées en métiers d'art et produits du terroir, vogue vers le million de dollars de chiffre d'affaires.

« On n'a jamais fait de calculs comptables quand on a acheté la grange, je vous le jure, sourit Roberto, 40 ans. On a eu un coup de coeur. C'est dur à expliquer, c'est comme quand on tombe amoureux d'une fille ! »

Le rêve du couple a été soumis à la dure épreuve de la réalité. Sans eau courante et tempérée avec une chaufferette électrique, la grange n'offrait aucun confort à ses habitants, qui ont travaillé d'arrache-pied pour en faire une maison et, petit à petit, trois boutiques. Un dur labeur qui ne rapportait presque rien ; heureusement que Roberto avait accepté un emploi de direction chez Raymond Chabot à La Pocatière, six mois par année.

« Après quatre ans, on s'est rendu compte que notre entreprise ne pouvait pas nous faire vivre. J'étais enceinte de mon deuxième enfant. On est partis en voyage en Turquie, on a songé à vendre, on a pesé le pour et le contre, et je me suis dit que même si je travaillais pour 2$ l'heure, je préférais continuer », raconte Nathalie Niemeyer.

Jamais de surendettement

C'est alors que Roberto a pris le plus grand risque : il a quitté son emploi lui aussi et le couple a investi pour rénover la façade de la grange et en faire un lieu attrayant dehors comme dedans. « Mais ici, comme c'est très grand, on rénove à coups de 50000$ chaque fois ! N'importe qui aurait pu prévoir qu'on allait s'engouffrer », estime Mme Niemeyer, en précisant toutefois que jamais il n'y a eu surendettement, parce que tout s'est bâti par étapes.

En plus de métamorphoser la façade en 2006, les entrepreneurs, qui avaient presque tout fait eux-mêmes auparavant, ont compris l'importance de s'allier à des personnes compétentes. Ils sont donc allés chercher des spécialistes (photographe, graphiste) pour bâtir l'image de leur entreprise.

« Une image vaut mille mots, et au début, ça n'avait pas l'air d'un endroit pour acheter de la nourriture. Des fois, on était contents de vendre pour 50$ dans une journée ! On a doublé notre chiffre d'affaires à la première année de rénovations », se souvient l'entrepreneure.

La fibre entrepreneuriale est devenue si solide que le couple a investi 300 000$ dans un jardin architectural de plantes médicinales. On pourra le visiter l'an prochain, apprendre sur les vertus curatives des plantes et se familiariser avec l'herboristerie.

« Socialement, ça a été difficile de laisser nos emplois de comptables à Montréal, se souvient Mme Niemeyer. Nos collègues et nos familles nous trouvaient fous et, ici, c'était tellement fermé qu'on avait du mal à trouver des ouvriers pour faire des travaux. Nous étions des étrangers. Maintenant, les gens d'ici sont notre meilleure publicité : ils aiment nous présenter à leur visite. »

Plusieurs envient maintenant un peu ce couple qui s'amuse au travail et gagne assez bien sa vie pour partir en voyage de deux à quatre mois par an avec ses trois enfants.

PROFIL

Nom : Le Moule à Sucre

Fondation : 2002 à Saint-Jean-Port-Joli

Trois boutiques : Métiers d'art québécois, mains du monde, produits du terroir

Effectif : 15 personnes

Chiffre d'affaires : Près du million de dollars ; de 50000 à 60 000 clients de mai à octobre (fermé en hiver)

Investir dans l'image de l'entreprise a fait décoller le chiffre d'affaires après quatre ans de vaches maigres.

VALERIE.LESAGE@TC.TC

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