Du rêve à la (dure) réalité

Publié le 14/03/2009 à 00:00

Du rêve à la (dure) réalité

Publié le 14/03/2009 à 00:00

Ils arrivent en Amérique la tête remplie de rêves, mais bon nombre d'entre eux déchanteront une fois l'excitation passée. "Plusieurs ne trouvent pas d'emploi à la hauteur de leur qualification, déplore Ana Luisa Itturiaga, directrice de Québec Multi-Plus. Le milieu du travail est réticent à embaucher des immigrants. C'est ainsi qu'on retrouve des ingénieurs qui travaillent dans des entrepôts et des avocats camionneurs."

Aziz Gherrou a eu un peu plus de chance. Un peu seulement. Au moins, ce chimiste d'origine algérienne, bardé de diplômes et qui a obtenu son postdoctorat au Conseil national de la recherche scientifique, en France, travaille dans son domaine. Mais il est quand même déçu de ne pas avoir décroché un poste de chercheur ou de professeur dans une université ou un cégep, comme il l'espérait.

Arrivé au Québec en juillet 2004, avec son épouse, il a immédiatement adhéré à l'Ordre des chimistes, n'ayant eu aucune difficulté à faire reconnaître ses diplômes. Après l'échec de ses démarches pour travailler dans une institution d'enseignement, il s'est tourné vers l'industrie. L'envoi d'une quinzaine de c.v. lui a valu deux offres d'emploi, dont une dans une PME de la région métropolitaine spécialisée dans la conformité environnementale des secteurs des arts graphiques et de l'imprimerie. "J'occupe un poste de bachelier et non de Ph.D., dit M. Gherrou. Je me suis senti un peu dévalorisé au début, mais au moins je travaille dans mon domaine, la chimie environnementale."

Il dit n'avoir eu aucun mal à s'intégrer à sa société d'accueil, même s'il a été étonné de voir le patron se faire appeler par son prénom et tutoyer par ses employés. "Je me suis vite habitué", assure l'homme de 40 ans qui fait partie du comité des audits de son ordre professionnel en plus de rédiger des articles scientifiques pour la publication de l'Ordre.

Formation d'appoint

M. Gherrou, même s'il n'occupe pas l'emploi de ses rêves, est privilégié. En effet, il n'a pas eu à retourner sur les bancs d'école pour mettre ses connaissances à niveau, contrairement à d'autres.

Les maisons d'enseignement, en collaboration avec les ordres professionnels, font de plus en plus de rattrapage en matière de formation d'appoint pour les nouveaux arrivants. Plusieurs programmes ont été lancés récemment et d'autres sont en préparation.

"Cela fait partie de la volonté des ordres de simplifier l'accès aux professions", dit Jean-Paul Dutrisac, président de l'Office des professions.

Par exemple, l'Ordre des psychologues du Québec et l'Université de Sherbrooke (campus Longueuil) sont à élaborer un programme cadre pour les psychologues étrangers. Il comprendra six mois de cours et une année d'internat dans un établissement de santé.

Il s'agit d'une amélioration par rapport au fonctionnement actuel, selon Stéphane Beaulieu, secrétaire général de l'Ordre. "Nous recommandons certains cours aux candidats étrangers pour qu'ils obtiennent leur équivalence. Ils doivent cependant magasiner auprès des maisons d'enseignement", dit M. Beaulieu.

Le nouveau programme, centralisé, leur facilitera la tâche. La première cohorte commencera ses études à l'automne et à l'hiver prochain.

L'Ordre des pharmaciens du Québec poursuit un projet semblable de concert avec l'Université de Montréal et l'Université Laval. "Actuellement, les universités québécoises n'accordent que huit places par année aux pharmaciens étrangers, précise Manon Lambert, directrice de l'Ordre. C'est insuffisant, compte tenu que nous recevons environ 80 demandes par année."

Avec le nouveau programme, le nombre de places triplera. Ce programme, d'une durée de 17 mois et suivi d'un stage de 4 mois, sera offert à compter de septembre 2011 par l'Université de Montréal. L'Université Laval pourrait l'offrir selon la demande.

Les cégeps eux aussi se retroussent les manches pour former les professionnels immigrants. Ainsi, le Collège de Rosemont a lancé il y a deux ans un programme pour les aspirants technologistes d'analyse médicale. La première cohorte, qui compte 12 finissants dont la majorité sont d'origine maghrébine, intégrera le marché du travail (et l'Ordre professionnel) en mai.

dossiers@transcontinental.ca

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