À l'heure de la crise, rendez-vous sur le Web

Publié le 25/10/2008 à 00:00

À l'heure de la crise, rendez-vous sur le Web

Publié le 25/10/2008 à 00:00

Par Stéphanie Kennan

"Vous observez qu'on a une petite crise à gérer, hein ? " rappelait le président Sarkozy à l'occasion du Sommet de la Francophonie, alors qu'on semblait plus intéressé à discuter de son agenda que de l'avenir du capitalisme.

Un rappel pertinent. Car, au pays du meilleur système bancaire au monde, la crise financière mondiale n'est pas le seul sujet à l'ordre du jour, et ça se comprend. Quelque 54 % des Québécois ne possèdent pas de REER, les taux hypothécaires viennent de baisser, les maisons se vendent toujours à prix d'or, 31 700 emplois ont été créés en septembre, le prix de l'essence est en chute libre... et le premier ministre l'a dit : c'est le temps ou jamais d'acheter des actions ! La crise, on s'y intéresse de loin, comme la faim dans le monde et le réchauffement de la planète. L'heure est grave, mais dans un autre fuseau horaire.

Même attitude du côté des entreprises. Alors que la majorité des titres s'écrasent en Bourse depuis plus d'un mois, d'autres semblent capables de tirer leur épingle du jeu. Comme Google, qui vient d'annoncer ses résultats du troisième trimestre. Le géant de la nouvelle économie a empoché des revenus de 5,54 milliards de dollars, un bond prodigieux de 31 % par rapport à la même période l'an dernier. Son secret : une offre de placement publicitaire mesurable; indispensable lorsque les budgets marketing se contractent. La confiance des consommateurs est à son plus bas ? Raison de plus pour magasiner davantage, comparer les prix ou acheter d'occasion, des scénarios qui profitent tous à Google.

Alors, récession y'aura, y'aura pas de ce côté-ci de la frontière ? Sans attendre d'avoir la réponse, les entreprises d'ici auraient tout avantage à s'intéresser au succès de Google. Les achats en ligne sont en constante augmentation : plus de 900 000 Québécois ont acheté pour 3,5 milliards de dollars au total sur le Web depuis un an, selon l'indice québécois du commerce électronique du CEFRIO. Ces acheteurs représentent 16 % des consommateurs adultes ! Et c'est sans compter tous ceux qui se sont servi de la Toile pour magasiner, comparer, trouver des vendeurs et s'informer avant d'acheter en personne.

Pourtant, toujours selon le CEFRIO, de 30 à 58 % des achats effectués en ligne au Québec échappent aux entreprises canadiennes. Ce n'est pas étonnant : 48 % des PME québécoises ne possèdent même pas de site Web, selon l'étude NetPME 2007 du CEFRIO.

Alors que la température économique semble vouloir se refroidir, les entreprises québécoises devraient profiter des occasions que propose la Toile. D'autant plus qu'en matière de référencement, elles jouissent d'un avantage surprenant : le français. Le nombre de sites de langue française étant en effet de loin inférieur aux sites de langue anglaise, il est d'autant plus facile de se démarquer, à tout le moins dans le marché québécois.

Encore faut-il être prêt à entrer dans l'arène. L'économie américaine est déjà dans le trou, mais celle du Canada tient le coup... pour le moment. C'est le temps ou jamais de livrer bataille !

lesaffaires.redaction@transcontinental.ca

Stéphanie Kennan est présidente de Bang Marketing.

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