Une scène de Fez.
BLOGUE. C'est la gloire pour Phil Fish et Renaud Bédard, les deux seuls employés du tout petit studio montréalais Polytron. Leur premier jeu, Fez, leur vaut d'être pratiquement qualifiés de génies dans la presse internationale.
J'ai déjà parlé, il y a un mois à peine, du « parcours du combattant » qu'ont eu à franchir Bédard et Fish pour arriver à produire Fez. Ce projet a monopolisé cinq ans de leur vie et a connu sa part de « bas ».
Mais le temps des « hauts » est maintenant venu. Officiellement lancé il y a quelques jours, Fez fait l'objet de critiques élogieuses un peu partout dans la presse spécialisée.
Le Globe and Mail a même poussé l'audace jusqu'à dire que Fish, le concepteur, pourrait être « le Shigeru Miyamoto du Canada ».
Je ne m'attends pas à ce que vous connaissiez M. Miyamoto, mais je suis certain que vous connaissez au moins une partie de son oeuvre légendaire. Il est notamment le père de Mario (Mario Bros.), le plus célèbre personnage de l'univers du jeu. Il est le concepteur en chef de Nintendo. Outre Mario, on lui doit presque toutes les séries à succès de Nintendo ainsi que la Wii. Il a déjà été cité au moins deux fois parmi les 100 personnalités les plus influentes du magazine Time. Bref, il faut voir les développeurs de jeux vidéo se pâmer en sa présence pour comprendre à quel point le compliment est important.
Le magazine Edge parle d'ailleurs de Fez comme un « successeur inattendu à Super Mario ».
Le site Internet spécialisé de bonne réputation Joystiq, lui, va même jusqu'à mentionner le nom de Bédard dans sa critique. De mémoire, c'est du jamais vu pour un programmeur de jeux vidéo. On s'attarde déjà rarement aux créateurs, encore moins aux programmeurs.
« Bédard est une sorte de prodige », écrit-on, avant de détailler et de vanter la méthode qu'il a employée.
La publication spécialisée GamesIndustry.biz, qui s'attarde généralement surtout au volet « affaires » du jeu vidéo, a elle aussi relevé l'histoire et le fait qu'à peu près tous les critiques sont tombés en amour avec ce jeu (et l'histoire sous-jacente de deux développeurs qui y mettent tout leur coeur).
Si vous avez une Xbox 360 à la maison, Fez ne coûte qu'une dizaine de dollars en téléchargement via Xbox Live.
La barre a certes été placée haute pour les autres petits studios montréalais naissants, mais du même coup, Fez est une carte de visite qui devrait leur servir eux aussi.
Note: Fish, Bédard, Polytron et le processus de création de Fez font partie d'un documentaire intitulé Indie Game: The Movie, qui sera présenté à Montréal le 3 mai prochain, au cinéma Banque Scotia.
