Trop de pêcheurs dans le Saint-Laurent

Publié le 08/11/2008 à 00:00

Trop de pêcheurs dans le Saint-Laurent

Publié le 08/11/2008 à 00:00

Par Alain Duhamel

Alors que les pêcheurs du golfe du Saint-Laurent montent leur bateau à terre pour l'hiver, plusieurs se demandent s'ils retourneront en mer le printemps prochain.

Pour assurer sa viabilité, l'industrie n'a pas le choix de se restructurer car, dans certains types de pêche, selon la région, il y a trop de pêcheurs.

En Gaspésie, par exemple, les pêcheurs de homards ont entrepris un programme de rachat des permis.

L'objectif du Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie consiste à racheter d'ici cinq ans une trentaine de permis parmi les quelque 200 détenteurs.

Entre 1995 et 2007, les débarquements de homards dans cette région ont diminué de 30 %, à 705 tonnes, un volume insuffisant pour soutenir la rentabilité d'autant d'entreprises. Les homardiers ont été les premiers à mettre en oeuvre une stratégie de rachat des permis. D'autres pêches du golfe Saint-Laurent - le flétan, la morue, la crevette et même le crabe dans certaines régions - envisagent elles aussi le rachat de permis.

" Dans plusieurs flotilles, les pêcheurs ont fait le même constat : la capacité de pêche est trop importante ", indique Léon Després, directeur de la Table des pêches maritimes du Québec, un organisme de concertation qui réunit les pêcheurs, les transformateurs et les distributeurs.

" C'est parfois la dernière solution qu'il reste aux pêcheurs pour améliorer leur sort ", dit André Boucher, secrétaire de l'Office des pêcheurs de flétan du Groenland du Québec.

" Si la ressource est protégée et si elle se maintient, alors ceux qui restent ont plus de chances de devenir rentables. Mais la rationalisation des flotilles ne pourra se faire sans une injection de fonds gouvernementaux ", dit M. Boucher.

Aide de Québec

Seul le gouvernement du Québec a consenti une aide financière jusqu'à maintenant.

La diminution du nombre des permis de pêche constitue l'un des éléments clés de son plan d'action pour redresser l'industrie. L'appui du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation aux homardiers de la Gaspésie prend la forme d'une garantie de 4,8 millions de dollars sur un emprunt du Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie et d'une subvention de 1 million de dollars sur les intérêts. Au total, l'opération rachat des permis coûtera 6 millions de dollars.

Avec des recettes de 43 millions de dollars en 2007, la pêche aux homards est la deuxième en importance dans le golfe du Saint-Laurent, derrière la pêche aux crabes des neiges. Elle est concentrée aux Îles-de-la-Madeleine (72 % des recettes).

L'Association des pêcheurs des îles, qui regroupe 325 entreprises de pêche, n'envisage pas une opération de rachat de permis semblable à celle de la Gaspésie.

" Nous allons tout faire pour l'éviter, dit Léonard Poirier, directeur général. Notre économie repose sur la pêche aux homards. Il nous faut maintenir une répartition entre tous nos villages de pêche. "

alain.duhamel@transcontinental.ca

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