Transat peut encore gagner de l'altitude

Publié le 02/11/2013 à 00:00, mis à jour le 30/10/2013 à 15:06

Transat peut encore gagner de l'altitude

Publié le 02/11/2013 à 00:00, mis à jour le 30/10/2013 à 15:06

Après un redécollage réussi, l'action du voyagiste Transat A.T. peut encore prendre de l'altitude et donner du rendement à ses actionnaires échaudés par la guerre du transport aérien de 2010-2011. En poursuivant son plan de vol actuel, l'entreprise pourrait retrouver un bénéfice de 2,26 $ par action lors de l'exercice 2016, soit un niveau qui n'a pas été atteint depuis 2007. Sa performance à venir durant la saison cruciale de l'hiver et l'été 2014 en dira long sur sa capacité de retrouver une rentabilité durable.

Même si son retour à la rentabilité a déjà fait quadrupler son action depuis 14 mois, Transat A.T. (Tor., TRZ.B, 11,90 $) peut s'apprécier davantage, assurent huit des neuf analystes qui suivent le voyagiste.

Transat est à mi-chemin de sa restructuration qui vise des économies de 75 millions de dollars entre 2012 et 2016.

Le voyagiste réduit ses coûts et élimine ses vols les moins rentables, tout en modulant le nombre de ses avions selon les saisons et la demande.

«Une bonne partie des coupes a déjà été réalisée, mais le titre peut encore s'apprécier en poursuivant son plan de relance. Je ne crois pas par exemple qu'au cours actuel le titre reflète vraiment la possibilité que Transat approche ou même franchisse le seuil de la rentabilité cet hiver», évoque Christian Cyr, gestionnaire de portefeuille chez Fiera Capital, dont les fonds sont actionnaires de Transat. Transat prévoit en effet être rentable au deuxième trimestre de 2014 (clos le 30 avril), pour la première fois depuis 2009.

Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, ne table pas sur un bénéfice cet hiver et se dit prudent pour l'été prochain, en raison de la concurrence accrue que lui livrera le transporteur Air Canada Rouge. Transat vole tout de même vers des bénéfices de 1,16 $ par action en 2013, après des pertes en 2011 et en 2012, selon le consensus des analystes.

Une évaluation encore attrayante

Le titre de Transat est encore peu chèrement évalué, à un multiple de 10 fois les bénéfices prévus dans 12 mois, en particulier si son grand rival Sunwing n'inonde pas le marché de nouveaux sièges, si le pétrole continue de baisser et si le huard se maintient, ajoute M. Cyr.

Transat a la mainmise sur ses coûts, mais le voyagiste n'exerce aucun contrôle sur l'offre de vols de ses rivaux, qu'ils soient Sunwing, Air Canada Rouge ou WestJet.

C'est pourquoi même les analystes les plus optimistes à l'égard du redressement de Transat, tels que David Tyerman, de Canaccord Genuity, avec un cours cible de 17,75 $, recommandent le titre à ses clients les plus aguerris.

Trop tôt pour les acquisitions

Si son plan de vol fonctionne comme prévu, la société montréalaise se dirige vers des bénéfices de 1,48 $ en 2014, de 1,69 $ en 2015 et de 2,26 $ en 2016, selon les prévisions des analystes.

Avec des liquidités de 10 $ par action au bilan et le retour des flux de trésorerie excédentaires, Transat A.T. pourrait bientôt partager cette cagnotte avec ses actionnaires ou encore réaliser des acquisitions.

Les financiers ne sont pas pressés que Transat déploie ce capital, car ils aiment mieux qu'elle solidifie sa rentabilité avant de dépenser.

Deux d'entre eux préfèrent un rachat d'actions ou le retour du dividende, suspendu en 2009, à une acquisition.

«Il faudrait une occasion exceptionnelle, qui améliore nettement l'offre de voyages de Transat pour que ça vaille vraiment la peine», indique M. Cyr.

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