Rien ne presse d'acheter l'action de BCE

Publié le 06/12/2008 à 00:00

Rien ne presse d'acheter l'action de BCE

Publié le 06/12/2008 à 00:00

Par Jean Gagnon

Rétablissement du dividende, rachat d'actions et possible fusion avec Telus. Voilà autant de raisons de croire qu'il y aura une vie pour BCE (Tor., BCE, 23,30 $) advenant l'échec de la transaction avec le groupe dirigé par Teachers'.

Il n'est toutefois pas urgent d'envisager de nouveau l'achat du titre, selon les experts.

" Ça ne presse pas ", dit Luc Grenier, gestionnaire de portefeuilles pour l'Industrielle Alliance.

Il note qu'il faudra patienter au moins jusqu'au 12 décembre pour connaître les intentions des dirigeants de BCE en ce qui concerne le rétablissement du dividende et la possibilité d'un rachat d'actions.

Même après avoir baissé de plus de 35 %, le titre reste relativement cher, juge M. Grenier. L'action de BCE se négocie actuellement à 5,7 fois le bénéfice avant impôts, intérêts et amortissement (BAIIA) prévu en 2008, comparativement à 5,1 fois pour Telus.

Rappelons que l'action de BCE est subitement passée de 38 à 23 $ après que KPMG eut annoncé, le 26 novembre, qu'elle émettrait une opinion défavorable quant à la solvabilité de BCE après sa transformation en société à capital fermé. Une opinion favorable est nécessaire à la réalisation de l'achat de BCE par le groupe dirigé par Teachers', qui était prévu le 11 décembre.

Bien d'autres titres sont plus attrayants

L'incertitude entourant l'avenir de BCE incite Jacques Desrochers, gestionnaire de portefeuilles chez Gestion Sodagep, à attendre avant d'acheter le titre.

George Cope, qui a succédé en juillet à Michael Sabia à la tête de l'entreprise, a amorcé une restructuration commandée par les futurs propriétaires de BCE. Reste à voir si le conseil d'administration de la société appuiera ce plan de développement.

" Pourquoi choisir BCE alors que l'avenir est encore si incertain ? En raison du recul marqué des marchés boursiers, il y a de nombreux bons titres offerts à des prix d'aubaine et versant de bons dividendes, comme la plupart des titres de l'industrie financière ", explique M. Desrochers.

Leurs perspectives étant mieux connues, les titres de Telus et de Rogers Communications sont plus attrayants que celui de BCE, croit le portefeuilliste de Sodagep.

Bel...lus

Plusieurs analystes estiment que le principal élément pouvant redonner de l'essor à l'action de BCE demeure la possibilité d'une fusion avec Telus.

" Les arguments en faveur d'une fusion entre BCE et Telus demeurent solides et nous croyons qu'une transaction aura lieu à moyen ou à long terme ", affirme Greg MacDonald, analyste à la Financière Banque Nationale.

Une telle fusion entraînerait des synergies annuelles d'environ 1 milliard de dollars. " Une telle création de valeur sera difficile à ignorer par les dirigeants des deux entreprises, surtout si l'économie reste aussi faible que prévu ", dit M. MacDonald.

La privatisation avortée de BCE ouvre à nouveau la porte à une fusion avec Telus, croit aussi John Henderson, analyste chez Scotia Capitaux.

Il souligne qu'Industrie Canada encourage la création et le développement de " champions industriels canadiens ", c'est-à-dire de grandes sociétés disposant d'une forte capacité de réinvestissement.

La création de " Bellus ", comme il la surnomme, s'inscrirait dans cette philosophie. Son cours cible sur le titre de BCE pour les 12 prochains mois s'établit à 30 $.

Dividende et rachat d'actions

Mais à plus court terme, le rétablissement du dividende et le rachat d'actions demeurent les principaux outils à la portée de l'entreprise pour soutenir le titre.

BCE dispose d'environ 3 milliards de dollars de liquidités, ce qui lui permet de racheter au moins 100 millions de ses actions, selon M. MacDonald. Environ 800 millions d'actions sont en circulation.

De plus, ses flux de trésorerie nets permettent à BCE de rétablir le dividende annuel de 1,46 $ qu'elle versait avant de le suspendre en juillet. Le rendement du dividende serait alors de 6,3 % au cours actuel de l'action (23 $).

jean.gagnon@transcontinental.ca

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