Il est midi. Le soleil plombe sur la ville de Québec. Sur les murs sud et ouest du nouvel immeuble de l'assureur Promutuel, près des Galeries de la Capitale, des stores baissent. Au plafond, des lumières se tamisent; des signaux radio en ont donné l'ordre.

Pour réaliser ces tâches techniques, des mètres et des mètres de fils auraient auparavant été nécessaires. Câblage qu'à chaque réaménagement des lieux, il aurait fallu défaire et refaire.

Grâce aux interrupteurs, thermostats et sondes sans fil, ce temps est révolu. Terminé, le temps des murs défoncés pour faire passer de nouveaux câbles, avec tout le gaspillage que ça implique. Il suffit d'appuyer sur un interrupteur pour transmettre une onde qui ouvre ou ferme l'éclairage. Ces commandes peuvent même être programmées dans l'ordinateur central qui contrôle l'air ambiant ou l'éclairage dans les immeubles commerciaux.

Mais il y a encore plus novateur, selon Marc Dugré, président de Régulvar, une entreprise québécoise qui met notamment au point des interrupteurs, thermostats et autres sondes sans fil. C'est la mise en réseau de ces dispositifs, à l'aide d'un ordinateur et d'un jeu d'antennes, qui permet des applications comme celles que Régulvar a installées chez Promutuel.

Ces techniques permettent d'éteindre les luminaires et de réduire le chauffage à partir des mêmes signaux transmis par un détecteur de mouvement. Lors d'une journée ensoleillée, il aide à trouver le meilleur équilibre possible entre le tamisage de la lumière (afin de profiter de la clarté extérieure) et l'élévation des stores (afin de réduire la demande en climatisation), explique Guy Richard, vice-président, information financière et administration, du Groupe Promutuel.

Autosuffisance énergétique

Ces dispositifs sans fil fonctionnent sans pile. La pression du doigt produit assez d'énergie pour envoyer un signal de l'interrupteur au relais connecté au luminaire. Munis d'une cellule solaire, les thermostats emmagasinent une puissance permettant l'envoi de 8 000 messages. Et chaque signal peut traverser cinq murs de gypse ou un mur de béton, dit M. Dugré.

C'est la simplicité du langage utilisé pour encoder ces signaux qui rend ces prouesses possible, dit-il. Invention de la société allemande EnOcean, il est " 10 000 fois moins énergivore " que celui utilisé par la technologie Wi-Fi, qui permet la transmission sans fil des données provenant d'Internet.