Pourquoi CGI résiste à la délocalisation

Publié le 24/11/2012 à 00:00

Pourquoi CGI résiste à la délocalisation

Publié le 24/11/2012 à 00:00

Délocaliser les emplois en TI aujourd'hui, c'est anéantir la capacité d'innovation du Québec demain. Voilà pourquoi Serge Godin, cofondateur et président exécutif du conseil du Groupe CGI, résiste aux économies générées à court terme par la délocalisation.

«Les emplois déplacés sont souvent des emplois de début de carrière. Mais ce sont ces gens qui deviennent les concepteurs de l'innovation, les architectes de la productivité. Si vous avez envoyé cette capacité-là offshore, dans 10 ou 15 ans, vous n'avez plus vos innovateurs», a fait valoir M. Godin en entrevue, après son allocution devant les 1 600 participants de la JIQ réunis à Québec. La JIQ est un événement annuel sur les nouvelles tendances en TI organisé par la section de Québec du Réseau Action TI.

Serge Godin estime essentiel de freiner l'exode des cerveaux. Au cours des dernières années, a-t-il indiqué, 35 000 emplois en TI ont été déplacés du Canada vers les pays émergents, et deux millions d'emplois en TI sont partis de l'Europe et de l'Amérique du Nord vers les pays émergents.

Le cas d'IBM donne à réfléchir : sur 195 000 emplois en TI, 157 000 ont été délocalisés.

CGI a déplacé des emplois en Asie aussi, mais dans une proportion beaucoup plus faible. «On a pris une position, dit M. Godin. On a dit à nos clients qu'on pouvait faire le travail à moindre coût à partir des Philippines. Mais on leur a expliqué les impacts à moyen et à long terme. On leur a dit que la capacité d'innovation dans 10 ou 15 ans resterait là-bas.»

Des centres en région

La stratégie du géant montréalais pour réduire les coûts de ses services a été d'ouvrir des centres en région, où les coûts d'exploitation sont inférieurs à ceux des grandes villes. Par exemple, CGI compte 500 employés à Saguenay, mais seulement le tiers d'entre eux travaillent pour des entreprises de cette région, tandis que les autres fournissent des services de gestion de systèmes informatiques pour la Deutsche Bank à New York ou pour Bombardier.

Si l'Inde peut importer du travail, le Québec le peut aussi, s'est dit le président de CGI. «Quatre-vingts pour cent de l'économie du Canada est maintenant dans les services. En Inde, ils ont été visionnaires, ils ont décidé de se focaliser sur l'industrie des services, particulièrement les TI, où les salaires sont meilleurs et les emplois se créent à long terme. Nous, on est à proximité du marché, alors pourquoi ne pas concurrencer l'Inde ?»

M. Godin estime que sa solution régionale s'applique à tous les domaines d'innovation dans les services. CGI, qui emploie 72 000 personnes, majoritairement en Amérique du Nord et en Europe, a fait partie du forum Insourcing American Jobs formé par le gouvernement de Barack Obama.

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