Pêches : la vision Harper décriée

Publié le 14/04/2012 à 00:00

Pêches : la vision Harper décriée

Publié le 14/04/2012 à 00:00

Le Québec maritime se mobilise pour contrer la déréglementation de l'industrie de la pêche commerciale, laquelle mettrait en péril les villages de pêcheurs.

À Rivière-au-Renard, le plus grand port de pêche de la province, l'Association des capitaines propriétaires de la Gaspésie cherche à convaincre les pêcheurs, la communauté et les élus de se rassembler à Ottawa en mai pour signifier leur opposition à la déréglementation envisagée par le gouvernement Harper. L'Association pourrait aussi faire front commun avec le reste du Canada atlantique.

«Le gouvernement Harper veut donner la possibilité aux grandes entreprises de la transformation d'acheter les permis de pêche et d'exploiter les flottilles. Les grands industriels achèteraient beaucoup de bateaux et ça marquerait la fin des capitaines pêcheurs propriétaires», craint Jean-Pierre Couillard, directeur de l'ACPG.

Un document de discussion

Dans le Canada atlantique, deux principes de base régissent l'industrie de la pêche depuis des années : les capitaines propriétaires sont des entrepreneurs qui possèdent leurs quotas de pêche et les propriétaires d'usines n'ont pas le droit d'acquérir des permis de pêche. Or, dans sa volonté de moderniser la gestion des pêches, Pêches et Océans Canada a soumis en janvier un document de discussion qui fait frémir les communautés de pêcheurs de l'Atlantique. «Ce document est truffé d'un langage de déréglementation, et les associations de pêcheurs l'ont interprété comme étant une menace directe, explique le consultant Marc Allain, qui a rédigé un mémoire au nom de l'ACPG. Les industriels de la pêche réclament cette déréglementation et, de source officieuse, les gens du ministère nous disent que les principes directeurs de l'industrie seront abolis.»

En Colombie-Britannique, l'industrie est déjà concentrée entre les mains des industriels.

Les pêcheurs doivent louer des quotas aux usines, auxquelles ils remettent près des trois quarts de la valeur de leurs débarquements, selon les recherches de M. Allain. Placés devant une insuffisance de revenus, ils n'ont plus les moyens d'entretenir leurs bateaux ni de payer un salaire décent aux aides-pêcheurs.

«La prochaine étape, c'est que des bateaux étrangers prendront la place et paieront des salaires de misère à des employés du Tiers-Monde», estime M. Allain. Selon lui, aucune étude économique ne démontre le bien-fondé de la déréglementation.

«Mais l'intérêt du gouvernement, c'est la simplicité. Ce serait plus facile de gérer les pêches s'il y avait moins de permis. En ce moment, le ministère a beaucoup d'interlocuteurs à consulter et il fait face à des compressions, alors il cherche à simplifier», remarque-t-il, ajoutant que le Canada central est peu sensible à la réalité des communautés maritimes.

LE CANADA EST AU 8E RANG DES PAYS EXPORTATEURS DES PRODUITS DE LA MER

3,9 milliards Exportations

85 % des prises sont exportées

Source : Pêches et Océans Canada

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