Les obligations demeurent essentielles malgré la faiblesse des taux d'intérêt

Publié le 20/12/2008 à 00:00

Les obligations demeurent essentielles malgré la faiblesse des taux d'intérêt

Publié le 20/12/2008 à 00:00

Par Jean Gagnon

Les investisseurs doivent continuer de réserver une place aux obligations dans leur portefeuille, malgré que leurs taux de rendement soient près de leurs creux historiques, insistent les experts.

Grace Di Meo, consultante en gestion de portefeuilles, rappelle que les obligations jouent trois grands rôles dans un portefeuille équilibré : elles diminuent la volatilité de l'ensemble du portefeuille, elles assurent un certain revenu et elles protègent le capital. Cette dernière caractéristique est la plus importante dans le contexte actuel.

Pour que les obligations jouent bien ces rôles, l'épargnant doit s'en tenir aux obligations émises par les gouvernement ou les sociétés d'État telle Hydro-Québec, selon Mme Di Meo.

Elle met les investisseurs en garde contre les obligations de sociétés qui offrent un rendement plus élevé que les obligations gouvernementales. Les obligations de société exposent à un risque de non-paiement des intérêts et du capital si la santé financière de l'entreprise se détériore.

"Dans un portefeuille, le risque doit provenir des actions et non pas des obligations, dont le rôle est de protéger le capital", dit-elle.

Mme Di Meo suggère aux investisseurs d'échelonner leurs échéances à chaque année sur une période de sept ans afin de se protéger des variations de taux d'intérêt.

Si les taux baissent, l'investisseur conserve le même taux de rendement sur les obligations ayant les plus longues échéances. Mais si les taux remontent, l'épargnant pourra réinvestir son argent à un taux plus élevé au moment où les premières obligations viennent à échéance.

La baisse des taux se poursuivra

Pour juguler la crise, la Réserve fédérale américaine a abaissé son taux directeur de 75 points de base, à 0,25 %, le 16 décembre.

Quant à la Banque du Canada, son taux s'établit actuellement à 1,5 %.

Les économistes de Desjardins prévoient que la Banque l'abaissera d'au moins 50 points de base à sa prochaine réunion, le 20 janvier.

Les baisses de taux auront un effet sur le rendement des obligations de toutes échéances.

Selon Desjardins, à la fin du deuxième trimestre de 2009, alors que les taux seront plus bas et le demeureront pour un certain temps, les obligations du gouvernement canadien rapporteront alors 1,8 % pour les titres dont l'échéance est de 5 ans, 2,3 % pour les échéances de 10 ans, et 3,2 % pour les obligations de 30 ans.

Les bas taux créent une barrière psychologique

Le manque d'attrait des taux d'intérêt et la perspective que cela dure un certain temps amène les épargnants à bouder certains titres obligataires, observe Daniel Chartier, vice-président principal et conseiller en placement chez Valeurs mobilières Desjardins. "Les gens ont de la difficulté à acheter les obligations à plus long terme lorsque les taux sont bas."

Cet expert constate que les épargnants ne connaissent pas bien l'échéance moyenne de leur portefeuille d'obligations. "Les épargnants qui sont dans la période d'accumulation de capital en vue de la retraite doivent prendre exemple sur les caisses de retraite et acheter des obligations ayant de plus longues échéances", soutient M. Chartier.

Selon lui, ce sont les obligations de municipalités qui offrent les meilleurs rendements parmi les titres émis par les gouvernements. Ces titres procurent un rendement d'environ 4 % lorsque leur échéance est de 5 ans et de 5 % lorsqu'elle est de 10 ans. Mais la forte demande pourrait faire baisser ces rendements, croit-il.

Cet expert déconseille lui aussi d'acheter des obligations de société.

Par ailleurs, M. Chartier ne recommande pas d'acheter des fonds d'obligations, car la faiblesse des taux fait en sorte que les frais de gestion grugent une part trop importante du rendement.

Stratégie pour accroître le rendement

Les investisseurs disposés à prendre un peu plus de risques peuvent majorer le rendement de leur portefeuille en augmentant la proportion des titres de dividende et en diminuant celle des obligations, explique Jean-Pierre Duguay, conseiller en placement chez Financière Banque Nationale Everest. Cette stratégie s'applique principalement aux portefeuilles hors REER.

Pour l'investisseur assujetti au taux d'imposition maximal, un dividende de 5 % se traduit par un rendement après impôt de 3,5 %, alors que des revenus d'intérêt de 5 % ne procurent qu'un rendement après impôt de 2,6 %.

Toutefois, M. Duguay recommande de s'en tenir uniquement aux titres de grande qualité, tels les actions des banques et des assureurs, principalement celles qui ont effectué récemment des émissions afin de regarnir leur capital.

jean.gagnon@transcontinental.ca

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