Les exportations, encore le point faible de l'économie du Québec en 2012

Publié le 28/01/2012 à 00:00

Les exportations, encore le point faible de l'économie du Québec en 2012

Publié le 28/01/2012 à 00:00

Les exportations resteront le maillon faible de l'économie québécoise en 2012. C'est du moins l'avis de l'économiste principale du Mouvement Desjardins, Hélène Bégin, qui constate que le secteur doit se battre sur plusieurs fronts. En présentant ses perspectives sur la nouvelle année, le 19 janvier à Québec, elle a fait ressortir au premier plan que la conquête du marché américain par la Chine coûte très cher au Québec.

En fait, depuis 10 ans, la valeur des exportations du Québec chez l'oncle Sam a chuté de 23 milliards de dollars (G$). Nos voisins immédiats n'achètent plus que pour 40 G$ de produits et services québécois, et les efforts de diversifi cation de marchés d'exportation n'ont pas suffi à combler tout le manque à gagner.

« On peut bien accélérer pour ce qui est de l'Europe et des autres économies, mais avant de retrouver un marché... La proximité n'est pas là, alors c'est moins facile d'établir des liens et de diversifier. C'est en cours, on peut s'en féliciter, mais la diversifi cation n'est pas encore assez forte pour renverser la vapeur », dit Hélène Bégin.

Comme ses collègues des grandes institutions financières, elle s'attend à une croissance modeste de 1,7 % du PIB. En plus de la rivale chinoise, les exportateurs québécois doivent faire face à la force du huard et à une reprise économique plutôt lente au sud de la frontière (2 % en 2012).

« À court terme, on ne peut penser qu'il y aura une relance décisive des exportations du Québec. Cela dit, on n'est pas sur le mode du déclin, c'est plutôt une période de stabilité qui se prolonge. Ce n'est donc pas si mal, mais on aurait quand même eu besoin d'un moteur supplémentaire pour l'économie du Québec », ajoute Mme Bégin. La dépendance du Québec envers le marché américain tend à diminuer. Il y a 10 ans, 85 % des exportations québécoises étaient destinées aux États-Unis ; elles comptent aujourd'hui pour 69 %. Mais les efforts de diversifi cation des marchés ont surtout été concentrés en Europe dans la dernière décennie. Et le nouvel économiste en chef de la Caisse de dépôt et placement du Québec entrevoit une récession « sévère » en 2012 sur ce continent : une autre tuile pour le Québec.

« La part des exportations du Québec en Europe est d'environ 13 % ; c'est plus élevé que ce que tout le monde pense, et ce n'est pas insignifiant pour les exportations québécoises », note Paul Fenton, en entrevue avec Les Affaires.

Le rôle des ressources naturelles

Malgré les ombres au tableau, M. Fenton accorde sa confiance aux capacités des industries québécoises à relever les défis de l'exportation.

« On a de bonnes institutions, beaucoup de ressources naturelles et une main-d'oeuvre bien formée et créative, alors nous avons des actifs. Il y aura des défi s, mais on a la capacité de maintenir une bonne croissance », juge-t-il.

L'économiste du Mouvement Desjardins paraît un peu moins optimiste quant aux ressources naturelles ; du moins pour 2012. Même si le secteur minier va bien, cela lui semble insuffisant pour ramener une croissance des exportations en cours d'année. Elle note par ailleurs que l'effondrement des télécommunications fait mal, tout comme les difficultés qu'affrontent les pâtes et papiers. Il reste l'aéronautique et les jeux vidéo qui vont bien.

« Le déficit du commerce extérieur du Québec approche les 30 G$, un niveau historiquement jamais vu, se désole Hélène Bégin. Ça plombe beaucoup la croissance économique. Et je pense qu'il faudra attendre 2013 pour de meilleures nouvelles du côté des exportations, car la situation mondiale devrait alors se replacer. »

Entre-temps, une croissance de 1,7 % du PIB au Québec n'est pas une si mauvaise nouvelle pour la province, croit Paul Fenton. « C'est moins fort que pendant les dernières années, mais dans une perspective mondiale, plusieurs pays aimeraient avoir cette croissance en 2012 ! »

LES ÉTATS-UNIS, TOUJOURS NOS PRINCIPAUX CLIENTS

Destination des exportations internationales

ÉTATS-UNIS

Québec 68,7 %

Canada 74,3 %

EUROPE

Québec 13,8 %

Canada 10,1 %

ASIE

Québec 8,1 %

Canada 10,2 %

AUTRES

Québec 9,4 %

Canada 5,5 %

Source : Caisse de dépôt et placement

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