Le sens des affaires, plus précieux que jamais en temps de crise

Publié le 21/02/2009 à 00:00

Le sens des affaires, plus précieux que jamais en temps de crise

Publié le 21/02/2009 à 00:00

Par Didier Bert

Ralentissement économique oblige, les exigences des recruteurs ne se limitent plus seulement aux compétences technologiques des candidats. En 2009, les informaticiens doivent parler le langage des affaires.

La situation de l'emploi en technologies de l'information (TI) n'est plus aussi rose qu'elle l'a déjà été. La crise financière internationale a déjà provoqué des bouleversements dans les entreprises québécoises. "Il y a eu des mises à pied avant le début de l'année. Il y en a encore eu récemment", témoigne Jacques Topping, président du Réseau Action TI, l'ancienne Fédération informatique du Québec. À la fin de l'année passée, Bell a ainsi licencié plus de 1 900 personnes. "Les entreprises tombent en mode de gestion serrée et cherchent à optimiser les systèmes et les applications", observe-t-il.

L'une des premières mesures prises par les entreprises est d'ouvrir des postes permanents au lieu d'utiliser les services de pigistes, plus coûteux, affirme M. Topping. D'un point de vue commercial, les nouveaux projets sont reportés, faute de financement. "C'est le temps de se concentrer sur les clients actuels, et peut-être d'élargir les services qu'on leur propose", suggère Jacques Topping.

"Je n'ai jamais autant travaillé que ces derniers mois pour répondre à des demandes d'entreprises", dit François Daigle, directeur des services professionnels d'Okiok, un spécialiste de la sécurité de l'information.

"Mais les gestionnaires sont prudents. Avant, les demandes concernaient des projets à lancer deux semaines plus tard. Aujourd'hui, les projets s'étalent sur six mois, un an ou plus."

Se rapprocher du client

En plus des difficultés économiques, les entreprises québécoises doivent affronter la concurrence des pays à faibles coûts de main-d'oeuvre : 20 % des emplois mondiaux en TI sont menacés par la délocalisation, selon une enquête réalisée par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en 2006.

Dans ce contexte, le président de Réseau Action TI croit que le métier d'informaticien va tendre à se rapprocher du client dans les prochaines années. "Les emplois de haut niveau, ceux qui restent au pays, exigeront de nouvelles qualifications, notamment des compétences d'affaires", confirme TechnoCompétences, dans une étude sur l'évolution des compétences sur la période 2008-2013.

Ces travailleurs peuvent aider les entreprises à affronter la crise en améliorant la productivité. "On constate un manque important de main-d'oeuvre au coeur des missions d'entreprises, notamment dans les banques et dans les sociétés d'assurance", affirme M. Topping, qui prévoit que la demande restera bonne dans ce secteur.

Les PME aussi présentent des occasions intéressantes pour les candidats. Des petites et moyennes organisations recherchent des employés et continuent encore à peiner à trouver les ressources dont elles ont besoin. "On pensait qu'avec le ralentissement économique, il y aurait des gens disponibles, mais il n'y en a pas beaucoup pour l'instant", observe Michel Thivierge, directeur des ressources humaines d'iWeb Technologies, une entreprise d'hébergement Web et d'infrastructure.

dossiers@transcontinental.ca

À la une

Il faut concentrer les investissements en R-D, dit le Conseil de l’innovation du Québec

24/04/2024 | Emmanuel Martinez

L’État devrait davantage concentrer les investissements en R-D dans certains secteurs, selon le Conseil de l’innovation.

Repreneuriat: des employés au rendez-vous

23/04/2024 | Emmanuel Martinez

REPRENEURIAT. Le taux de survie des coopératives est bien meilleur que celui des entreprises privées.

De nouvelles règles fiscales favorisent le repreneuriat familial

Édition du 10 Avril 2024 | Emmanuel Martinez

REPRENEURIAT. Elles devraient stimuler le transfert d'entreprise à des proches.