Le secret de la famille qui s'enrichit

Publié le 01/12/2011 à 16:28, mis à jour le 18/11/2013 à 16:43

Le secret de la famille qui s'enrichit

Publié le 01/12/2011 à 16:28, mis à jour le 18/11/2013 à 16:43

Indispensables compromis

Dans ce contexte, c'est quoi la famille qui s'enrichit ? Ce sont les Dodier-Ouellet, qui respectent leurs capacités financières sans sacrifier leur qualité de vie. Leur bas de laine prend de l'ampleur chaque année et leur dette diminue. La bonne nouvelle : il n'est pas nécessaire de compter deux revenus dans les six chiffres pour y parvenir.

François Morency, planificateur financier, prodigue depuis des années le même conseil : «L'essentiel est de déterminer ce qui est vraiment important pour vous et de faire des compromis sur le reste, dit-il. Tout vouloir tout de suite est le meilleur moyen d'hypothéquer vos plaisirs de demain.»

Carl Dupuis et Kim Hanh Pham ont décidé que l'important pour eux était l'éducation de leurs quatre enfants, leur maison et leurs activités de plein air. Cadre supérieur dans une entreprise de métallurgie, Carl gagne bien sa vie. Son salaire est élevé (il n'a pas voulu qu'on le publie, pas plus que le nom de son employeur). Sans compter qu'il a travaillé pendant cinq ans à l'étranger, années durant lesquelles une bonne partie de ses dépenses étaient défrayées. Il est rentré au Québec avec un pactole !

Cela ne l'empêche pas d'utiliser encore ses skis de fond achetés dans les années 1980. «Des skis de compétition», dit fièrement cet originaire du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Également adepte de la course à pied, Carl Dupuis n'a pas succombé à un sport pour lequel il est pourtant bien équipé : acheter. «Cela ne m'intéresse pas.» Et les enfants sont prévenus : ils ont intérêt à avoir de bonnes raisons avant de demander quelque chose à leur parents.

Le père de famille a trois critères pour déterminer ses besoins : «Le nombre de fois que je vais utiliser cet objet, ce qu'il m'apportera de plus et s'il y a d'autres options disponibles à meilleur prix.» Les mêmes critères s'appliquent à tous les achats de la maisonnée. C'est ainsi que le couple a opté pour une fourgonnette Honda, en 2008, alors qu'il a les moyens d'acheter un véhicule beaucoup plus luxueux.

Pingre ? Au contraire. Le couple n'hésite pas à investir 30 000 dollars dans l'éducation des enfants chaque année. Les trois plus vieux vont à l'école privée et prennent des cours de musique.
L'année passée, ils ont déboursé 730 000 dollars pour acheter une maison dans un quartier cossu de Brossard. L'intérieur est simplement aménagé. On remarque surtout les jouets des enfants, parterre. Le coussin accumulé à l'étranger a servi en grande partie à financer cet achat, mais Carl Dupuis a dû insister pour que le banquier leur accorde une hypothèque avec une échéance de cinq ans. «Il a fallu argumenter pour obtenir un terme aussi court. Je voulais payer le moins d'intérêt possible à la banque», se rappelle-t-il.

L'Asie ou le restaurant ?

Isabel Julien et Dominique Gilliéron, eux, vivent avec leurs trois enfants de cinq, huit et dix ans dans un petit split-level, à Châteauguay. À deux, ils gagnent entre 110 000 et 140 000 dollars par an, selon les revenus d'Isabel, pigiste en relations publiques. C'est plus que la moyenne des ménages québécois, mais il n'y a pas là de quoi émouvoir les «indignés». C'est la vraie classe moyenne. «Nous mettons entre 15 et 20 % de nos revenus nets de côté en prévision de notre retraite, des études des enfants et de notre voyage en Asie», dit Dominique, 40 ans. Tout se fait par prélèvements automatiques. Chacun de leur côté, Isabel et Dominique accumulent des sommes dans un REER, des REEE et des obligations d'épargne. Le voyage en Asie aura lieu dans quatre ans et durera de six à huit semaines. Il sera payé avec l'argent accumulé dans les obligations, dont les échéanciers ont été choisis en fonction de l'année de leur départ.

«Le projet de voyage nous aide à résister à la dépense», explique Dominique, fonctionnaire au gouvernement fédéral. En se concentrant sur ce projet, le ménage évite toute dépense qui pourrait le compromettre, ou même le retarder.
Pour parvenir à économiser 20 % de leurs revenus, les membres du ménage ont fait des choix. Ils ont acheté leur maison en fonction de la proximité des services. «On peut marcher partout d'ici : à l'école, à la bibliothèque et au centre d'achat», dit Isabel. Cette décision a permis à la famille de se contenter d'une seule voiture.

Ils sont aussi des adeptes des biens de deuxième main. Dominique et Isabel visitent Kijiji ou les PAC pour trouver ce dont ils ont besoin, qu'il s'agisse d'un meuble ou d'une tente-caravane. «Cela demande plus de patience, puisqu'il faut fouiller, reconnaît Isabel. Par contre, cela rend nos acquisitions plus chaleureuses, parce que nous rencontrons des gens.» Ainsi, Isabel et Dominique ont appris le surnom de la tente-caravane qu'ils ont achetée d'un couple de plus de 70 ans - et ils ont hérité de leur livre de recettes de camping !

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