La révolution industrielle du 21e siècle

Publié le 22/12/2012 à 00:00, mis à jour le 20/12/2012 à 10:16

La révolution industrielle du 21e siècle

Publié le 22/12/2012 à 00:00, mis à jour le 20/12/2012 à 10:16

Les objets pouvant se connecter à Internet transformeront le monde, comme l'ont fait les machines à vapeur au 18e siècle et les ordinateurs au 20e. C'est du moins ce qui ressort d'un rapport publié en novembre par General Electric sur ce que l'américaine appelle l'«Internet industriel». À en croire ses conclusions, le phénomène pourrait ajouter pas moins de 15 billions de dollars américains au PIB mondial d'ici 2030.

«La connectivité permettra d'automatiser un éventail de tâches beaucoup plus vaste que jamais», dit Marco Annunziata, économiste en chef de GE et coauteur du rapport.

L'aviation commerciale mondiale, qui consacre annuellement 60 milliards de dollars à l'entretien de ses appareils, fait partie des industries qui devraient bénéficier de l'Internet industriel. Grâce à l'intégration de capteurs à certaines pièces sensibles de leurs avions, les transporteurs pourraient être informés automatiquement de leur état. Ainsi, ils pourraient intervenir plus rapidement en cas de problème et répartir plus efficacement leur budget d'entretien.

Données volumineuses et précieuses

Les avions ne sont pas les seuls appareils qui sont appelés à s'autodiagnostiquer grâce à des capteurs connectés. Le fabricant et détaillant de robots domestiques RobotShop, de Mirabel, devrait ainsi pouvoir diagnostiquer certains de ses produits à distance en 2013 : «L'idéal, ce serait que nos clients n'aient pas besoin d'appeler le service à la clientèle, explique Mario Tremblay, pdg de RobotShop. On devrait pouvoir les alerter automatiquement lorsque c'est le moment de vider la poussière de leur robot aspirateur ou de changer la batterie.»

Les données générées par l'Internet des objets constituent un avantage secondaire qui rivalise avec les gains immédiats. «On peut aller chercher une grande quantité de données, comme le nombre de fois que le robot revient à sa station de recharge ou son temps moyen de travail, explique Mario Tremblay, pdg de RobotShop. Pour le manufacturier, ces données sont de l'or, car elles lui permettent d'améliorer le produit et de mieux comprendre les causes des bris.»

Alors que les entreprises investissent de plus en plus dans les technologies leur permettant de traiter les données volumineuses (big data), cette nouvelle vague de données sera accueillie à bras ouverts : «Toutes ces données permettront d'innover plus rapidement et mieux, car vous allez pouvoir suivre un produit durant tout son cycle de vie, fait valoir Marco Annunziata, de General Electric. Plus vous en savez sur ce produit, plus grande est votre expertise pour l'améliorer.»

Les compteurs intelligents constituent un excellent exemple de cet effet secondaire. En effet, la raison première de l'installation de ces compteurs est d'éviter de dépêcher des employés pour en faire la lecture. Toutefois, en fournissant aux détaillants d'électricité des chiffres sur la consommation en temps réel, ils leur permettent de mieux gérer leurs réseaux. «Aujourd'hui, les appareils qui sont connectés le sont pour une seule raison. Mais de plus en plus, on trouvera le moyen d'utiliser les données qu'ils collectent à d'autres fins, explique Jan Höller, chercheur principal chez Ericsson Research. Par exemple, ces données pourraient être revendues, utilisées par d'autres appareils ou mises à la disposition de développeurs d'applications externes.»

Vers un monde connecté

Au-delà des gains d'efficacité qu'il permettra, l'Internet des objets promet de changer ni plus ni moins que le monde. «C'est impossible d'imaginer comment l'Internet des objets se développera. Dans les faits, on ne fait que commencer à découvrir ses applications», soutient Jeffrey Dungen, pdg de reelyActive, une entreprise montréalaise qui développe des technologies visant à connecter des objets à faible coût.

Marco Annunziata, quant à lui, n'hésite pas à avancer que l'automatisation accrue rendue possible par l'Internet des objets transformera le marché de l'emploi : «Certains types d'emplois disparaîtront, mais en même temps, il y aura une demande accrue de logiciels permettant à l'Internet industriel de prospérer.»

Sur le plan environnemental, l'impact de l'Internet des objets pourrait aller bien au-delà des gains en matière d'efficacité énergétique. Cette évolution pourrait en effet déboucher sur des réglementations environnementales sur les cycles de vie des produits, qui seront plus faciles à gérer grâce aux données dont disposeront les manufacturiers : «On peut imaginer un gouvernement qui oblige les manufacturiers à inclure des balises pour pouvoir suivre leurs produits lorsque leur coût dépasse un certain montant», entrevoit Jeffrey Dungen, pdg de reelyActive.

julien.brault@tc.tc

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