L'innovation, le passage obligé vers la prospérité

Publié le 25/09/2010 à 00:00

L'innovation, le passage obligé vers la prospérité

Publié le 25/09/2010 à 00:00

Saint-Roch, un quartier de la ville de Québec, jadis moribond, reprend vie au point de devenir un des endroits les plus branchés de la province.

L'industrie éolienne peut maintenant compter sur un allié : le Cégep de Matane, qui répond à ses besoins avec son programme de technologie de l'électronique industrielle.

Montréal compte maintenant 6 000 jeunes employés dans l'industrie du jeu vidéo, un secteur quasi inexistant il y a 15 ans.

Autrefois perçu comme un lieu de pollution, Sorel se distingue par son travail en écologie industrielle et la mise en valeur de résidus auparavant laissés pour compte.

Des exemples du genre, on pourrait en citer plusieurs. Leur point commun : l'innovation. Qu'il s'agisse de revitaliser un quartier ou de mettre en marché un nouveau gadget, tout repose sur la volonté de changer le cours des choses. C'est cette attitude qui va séparer les économies vieillissantes de celles qui sont résolument tournées vers l'avenir.

Avons-nous cette volonté ? En tout cas, nous sommes prêts à en discuter, comme l'a montré il y a quelques jours la tenue, à Québec, d'une conférence organisée par l'Association canadienne de développement économique (ACDE) qui compte des représentants de partout au pays, et l'Association des professionnels en développement économique du Québec (APDEQ), avec le soutien de Québec International.

Ouf ! Bien des acronymes, mais une volonté commune : agir pour rehausser cette fichue productivité qui languit au Québec.

Par quoi commencer ? Nous ne pouvons pas rivaliser avec les salaires de famine versés dans des pays émergents. D'un autre côté, il serait illusoire de créer une Silicon Valley au Québec. Rares sont les régions du monde qui comptent sur une combinaison unique d'entrepreneurs géniaux et de financiers visionnaires.

Reste la créativité. Nous en avons, à tous les niveaux, bien au-delà des patenteux. Vous savez, d'ailleurs, la différence entre l'invention et l'innovation ? L'innovation, c'est une invention qui sera commercialisée parce qu'elle répond aux besoins des consommateurs. L'invention demeure sur les tablettes.

" Nous avons beaucoup investi en R-D au Canada, ce qui n'a pas empêché notre compétitivité de diminuer ", affirme John McDougall, président du Conseil national de recherches Canada (CNRC). Comment est-ce possible ? " Probablement parce que nos bonnes idées - et nous n'en manquons pas - n'arrivent pas à être mises en marché. "

Notre spécialité : nous parlons et nous pensons beaucoup, mais lorsque vient le temps de passer aux actes...

Richard Bendis, lui, sait foncer. Normal, diraient certains, il est Américain. M. Bendis a fondé Innovation America, et il est venu parler de certaines collectivités qui ont entrepris de se réinventer en misant sur l'innovation. Saviez-vous, par exemple, que Cleveland est en train de secouer son image de ville mortuaire en misant sur les idées nouvelles ? Ou que le Kansas s'est lancé dans un programme de soutien à l'innovation et aux jeunes entreprises ?

Plus remarquable encore, l'Américain Bendis est venu nous prendre à revers : l'État doit jouer un rôle dans le financement des entreprises en démarrage. Dire qu'ici, nous avons éliminé les sociétés Innovatech qui remplissaient précisément cette fonction ingrate, puisqu'il s'agit de financer des projets à l'avenir incertain.

En même temps, on doit compter sur des anges financiers. Il n'y en a pas assez ? " Créez des réseaux. Ciblez des mentors. Mettez-les à contribution d'une façon ou d'une autre. Le financement ne devrait pas être le verrou qui bloque l'innovation ", lance M. Bendis.

Et il faut enrégimenter les institutions d'enseignement supérieur, comme les universités : elles doivent agir.

De plus, les cégeps, présents aux quatre coins du Québec, constituent un formidable bassin de talents qui peuvent venir en renfort. Le débat n'est pas nouveau au Québec : à Matane comme ailleurs, les cégeps ont une obligation communautaire et doivent se trouver sur la ligne de front en matière d'innovation.

" Pour inspirer les autres, il faudra reconnaître nos réussites ", dit Caroline Gagnon, commissaire industriel à Sorel et présidente de l'APDEQ. " C'est comme si nous étions mal à l'aise de célébrer le succès. "

Autrement dit, l'innovation, c'est aussi un état d'esprit.

De mon blogue

www.lesaffaires.com/rene-vezina

Le Colisée PKP

Imaginons qu'on réussisse à mener à terme le projet d'un nouvel amphithéâtre à Québec. Dans les faits, qui serait le principal occupant des lieux ? L'Empire, c'est-à-dire Pierre-Karl Péladeau (PKP).

Vos réactions

" Nos politiciens, je pense surtout à Régis Labeaume et à Sam Hamad, ne veulent que faire plaisir à la population sans penser aux finances publiques. Si le club de hockey n'est pas rentable, alors PKP va certainement demander un allègement de bail. "

- Quaz

" La plupart des dépenses d'infrastructures routières sont faites au profit de l'industrie et du commerce, et pourtant, ce sont tous les citoyens qui payent. Pourquoi, quand on parle d'infrastructure de divertissement qui servira beaucoup à la population, oppose-t-on un " non " catégorique ? "

- Getalife

" Le Centre Bell a été entièrement financé par le secteur privé. Il n'y a pas de raison qu'il en soit autrement pour un futur amphithéâtre à Québec. "

- Léon Bérard

rene.vezina@transcontinental.ca

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