L'entrepreneur qui pédale

Publié le 19/03/2011 à 00:00

L'entrepreneur qui pédale

Publié le 19/03/2011 à 00:00

Simon Beauchemin a conjugué sa formation en génie à son sens inné des affaires pour créer Velucia, une entreprise qui conçoit des vélos adaptés aux températures hivernales.

Le jeune ingénieur a de la suite dans les idées. Quand il était étudiant, il s'est retrouvé quelque temps sans voiture. Il a alors découvert les joies des allers-retours à l'épicerie à pied, en plein hiver. " J'ai pris le métro plusieurs fois, mais comme il n'y avait que deux kilomètres entre ma résidence universitaire et l'épicerie, ce n'était pas pratique. Et à vélo, dès qu'il vente ou qu'il fait froid, ce n'est pas confortable. Du coup, j'ai eu l'idée d'un vélo couvert. "

Depuis, cette idée ne l'a jamais quitté. Ni pendant la fin de ses études en ingénierie à l'École de technologie supérieure (ÉTS), ni pendant ses premières années dans la vie active. " Ça a continué à trotter dans ma tête. Et puis, parallèlement, j'avais envie d'avoir mon entreprise ", confie le jeune homme de 31 ans.

En 2009, il réussit à obtenir une place au Centech (Centre de l'entrepreneurship technologique de l'ÉTS) pour démarrer son entreprise, Velucia. Objectif : créer un vélo monocoque, c'est-à-dire totalement fermé, pour permettre aux amoureux du vélo de rouler en tout temps, et de transporter leurs courses et leurs enfants. " Il n'y a que des avantages : c'est écologique, ça permet de rester en santé et c'est peu coûteux. "

Plus facile d'en rêver que de le mettre au point... " La difficulté, c'est de réussir à fabriquer un vélo protégé des intempéries, léger, peu encombrant et le moins vulnérable au vandalisme possible. Le gros défi, c'est le poids. " Un vrai casse-tête auquel il faut ajouter le prix, fixé à 1 000 $ maximum pour s'assurer de trouver une clientèle.

Des casse-tête à la pelle

Simon Beauchemin est habitué aux quadratures du cercle que soulèvent les problèmes techniques : passer des heures à chercher une solution pour concevoir son vélo, pas de problème. Mais pour que son projet puisse être viable, il a fallu y ajouter une bonne dose de marketing et de planification financière. " Je n'étais pas certain que mon idée avait un potentiel commercial. En génie, on n'est pas formés à ça ", poursuit l'inventeur.

Le Centech lui a prêté des locaux en plus de lui fournir l'expertise de plusieurs professionnels du marketing, de la comptabilité ou encore de la communication. Un professeur assure aussi une supervision pour le volet technique. " Cela m'aide beaucoup. Mais souvent, j'ai le vertige. Je me sens un peu mélangé avec tous les avis que je reçois. En définitive, c'est toi qui prend les décisions. Tu es responsable de ta réussite ", dit-il.

Aujourd'hui, le plan d'affaires est achevé ; la modélisation sur ordinateur, bien avancée ; l'expérimentation de différentes matières, en cours ; le design, en gestation. " Ma plus grande difficulté, actuellement, c'est de trouver des clients prêts à acheter sur plans. "

En attendant, pour joindre les deux bouts, il cherche un deuxième travail dans le secteur de l'amélioration continue des méthodes de fabrication. Un domaine qu'il affectionne depuis que, adolescent, il a travaillé dans une usine de fabrication de bâtons de hockey où les tâches étaient souvent " aliénantes ". Simon Beauchemin ne se contente pas d'observer, il veut créer pour améliorer.

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