Internet à haute vitesse, un enjeu économique pour les régions rurales

Publié le 22/08/2009 à 00:00

Internet à haute vitesse, un enjeu économique pour les régions rurales

Publié le 22/08/2009 à 00:00

Par Alain McKenna

C'est au tour d'Industrie Canada de jeter les bases de son programme d'aide financière pour accélérer le déploiement d'un accès haute vitesse à Internet en milieu rural.

Large bande Canada est doté d'une enveloppe de 225 millions de dollars pour aider les fournisseurs de service Internet (FSI) intéressés à offrir aux régions mal desservies une bande passante d'au moins 1,5 mégabit par seconde.

Ottawa est en train de découper le territoire canadien en zones où l'accès au réseau informatique est incomplet ou absent. Un appel d'offres pour desservir ces régions sera lancé par la suite, et le gouvernement financera jusqu'à 50 % des coûts d'installation de ces nouvelles infrastructures. La date de l'appel d'offres n'a pas encore été arrêtée.

Au Québec, Large bande Canada s'ajoute aux 24 millions de dollars du programme Communautés rurales branchées, mis en place par le gouvernement du Québec ce printemps. Ce programme vise à faire passer la proportions de citoyens et d'entreprises ayant accès à la haute vitesse à 95 % de la population totale d'ici 2015. Cette proportion atteint environ 82 % actuellement.

Mis ensemble, les deux programmes se traduisent par un financement pouvant atteindre 90 % des coûts d'implantation de la haute vitesse en milieu rural, dit Robert Proulx, président de Télécommunications Xittel, de Trois-Rivières. Son entreprise dessert un peu plus de 10 000 clients dans une centaine d'agglomérations au Québec, en Ontario et dans les Maritimes.

Absence d'acteurs importants

Xittel utilise une combinaison de fibre optique et de micro-ondes (semblable à la technologie Wimax) offrant une bande passante d'au moins 4 mégabits par seconde. Elle aide les collectivités à installer l'équipement, gère les services Internet et partage les revenus avec elles. " C'est un PPP ", dit M. Proulx en rigolant.

Xittel travaille avec une douzaine de municipalités à des projets qui pourraient être financés par ces deux programmes. " J'espère que ces programmes vont réellement servir à brancher les régions les moins rentables pour les fournisseurs de service Internet ", dit-il, ajoutant que ces municipalités profiteraient le plus d'un accès rapide à Internet.

Cette initiative est jugée nécessaire en raison de la réticence des principaux fournisseurs de service Internet du pays à investir dans des régions où le bassin de population est trop faible pour qu'un tel service soit rentable. C'est du moins ce qu'affirme Charles Beaudet, directeur général, Est du Canada, de Barrett Xplore.

Sous la bannière Xplornet, l'entreprise de 400 employés basée à Woodstock, au Nouveau-Brunswick, dessert un peu plus de 100 000 foyers un peu partout au pays. Elle utilise conjointement deux technologies - un accès par satellite et un autre par antennes micro-ondes - qui lui permettraient de couvrir la totalité des régions rurales non desservies, affirme la direction de l'entreprise. Sauf que son approche ne plaît pas à tous, comme en témoigne le forum Web Xplornetsucks.com, où les clients instaisfaits se plaignent surtout de la lenteur et de la congestion du réseau.

Ça n'empêche pas Xplornet d'être l'un des plus importants fournisseurs de service Internet en zone rurale au Canada. " Souvent, un noyau de villages sera desservi par Bell ou Telus, mais dès qu'on s'éloigne un peu, ces grands acteurs n'y sont plus ", explique M. Beaudet, selon qui 2,5 millions de foyers n'ont pas accès à la haute vitesse en ce moment au Canada. " Avec l'importance d'Internet aujourd'hui, ça représente un enjeu économique et social important. C'est comme l'électrification des foyers, dans les années 1950. "

La haute vitesse, un facteur d'attraction

Ce parallèle avec la création d'un réseau national de distribution d'électricité n'est pas loin de la réalité.

Solidarité rurale du Québec estime que la présence de haute vitesse est un facteur important (46 %) dans la décision des Montréalais et des Québécois de déménager à l'extérieur des zones urbaines.

En fait, seule la présence d'un hôpital, d'une clinique ou d'un CLSC (47 %) est plus importante, selon un sondage effectué en février dernier sur les intentions de migration des citoyens urbains de la province.

Il en va probablement de même pour de nombreuses entreprises, pour qui Internet est un outil de travail important. " On peut créer de l'activité économique en région avec les télécoms, assure Robert Proulx. Et c'est ce qu'on tente de faire. Il ne reste pas beaucoup de gens à brancher [à la haute vitesse], mais quand on les additionne, c'est beaucoup. "

95 %

Proportion visée par Québec des entreprises et des citoyens canadiens qui devraient avoir accès à Internet haute vitesse d'ici 2015. Actuellement, seuls 82 % y ont accès.

alain.mckenna@transcontinental.ca

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