Finances en solo

Publié le 01/10/2012 à 11:20

Finances en solo

Publié le 01/10/2012 à 11:20

Et la retraite, alors

On ne peut pas présumer de l'avenir. La plupart des célibataires espèrent trouver un jour l'âme soeur. Mais pour bien des personnes seules, mieux vaut se préparer à une retraite en solitaire. «Chez de plus en plus de couples, je vois des gens qui planifient comme s'ils étaient seuls, car ils sont persuadés que leur vie de couple ne durera pas», dit la planificatrice Nathalie Bachand.

Lors de la dernière étude de Statistique Canada sur les célibataires en 2007, 43 % d'entre eux déclaraient qu'ils prendraient leur retraite plus tard parce qu'ils ont besoin d'un revenu ou d'une couverture d'assurance-maladie supplémentaire, notamment parce que, dans plusieurs cas, personne ne sera là pour prendre soin d'eux.

Sage décision. Nous avons demandé à l'actuaire Dany Provost, chroniqueur chez A+ et auteur du livre Arrêter de planifier votre retraite, planifiez votre plaisir, de produire une simulation sur l'accumulation et l'épuisement du capital retraite. Nous avons mis en scène une personne seule de 45 ans, qui gagne 75 000 dollars par an et qui détient 100 000 dollars dans son REER. Pour simplifier la démonstration, nous avons comparé sa situation à celle d'un couple dont les deux membres gagnent 75 000 dollars et sont assis sur 100 000 dollars de REER.

La personne seule dépense 2 900 dollars environ par an de plus que le membre d'un couple, selon Statistique Canada. Pour notre calcul, nous avons arrondi ce montant à 3 000 dollars. Supposons que le couple épargne les 6 000 dollars (2 x 3 000 $) de plus par an, et qu'il n'ait pas cette dépense supplémentaire à assumer durant la retraite, il épuisera son capital de retraite huit ans plus tard que le célibataire, soit à 90 ans, plutôt qu'à 82 ans pour le célibataire.

Conclusion ? À moins qu'il n'espère une vie moins longue, le célibataire a trois options. Travailler plus longtemps, réduire son train de vie pour épargner plus ou réduire son train de vie à la retraite. «Plus il attendra pour réduire son train de vie, plus ce sera dur. Il vaut mieux le faire le plus tôt possible pour qu'il ne se ressente pas, ou peu, du changement dans son train de vie à la retraite», dit Dany Provost.

Mais dans quoi épargner ? Il n'existe pas de produits financiers conçus spécifiquement pour les célibataires. Ces derniers ont accès, comme tout le monde, aux marchés boursier et obligataire, aux fonds communs et aux fonds négociés en Bourse, aux certificats de placement et à un éventail de produits hybrides qu'ils peuvent investir dans des comptes enregistrés comme le CELI et le REER ou dans un compte non enregistré.

Comment manoeuvrer dans tout ça ? Cela dépendra beaucoup des aspirations et de la tolérance au risque. «Une personne qui a l'intention de rester seule, peut prendre plus de risques, dit Fabien Major. Par exemple, investir dans les petites capitalisations ou dans les marchés émergents, à condition que ce soit conforme à son profil d'investisseur.» Il recommande un peu d'audace aux célibataires endurcis car ils n'ont pas de personnes à charge. Leur horizon de placement est plus long. C'est pourquoi il leur recommande de privilégier le REER.

Pour ceux qui cherchent activement l'âme soeur sur les sites de rencontres, il prescrit plus de prudence. «Leur vie peut changer du jour au lendemain. S'ils forment un couple le mois prochain, ils voudront sans doute acheter une maison et peut-être avoir des enfants. C'est mieux d'investir dans des placements plus sûrs qui pourront financer ces nouveaux projets», explique-t-il. Pour ces mêmes raisons, il préconise le CELI, plus flexible. Par contre, le REER est à envisager pour financer l'achat d'une première maison, en raison du Régime d'accès à la propriété (RAP).

La vie en solo requiert plus de discipline, ce qui ne veut pas dire qu'on soit contraint à l'austérité financière. Sans doute pas plus que les couples, finalement. Car si l'on considère le taux de divorce actuel, rien n'est garanti. Surtout qu'une rupture peut coûter très cher et mettre à mal la meilleure planification financière du monde.

Au moment de préparer notre avenir financier, il serait donc plus sage de nous considérer tous comme des célibataires potentiels.

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